Prédication

Exode 32, Du Veau d’Or à la Croix : de la Chute à la Restauration.

Du Veau d’Or à la Croix :
de la Chute à la Restauration

Aujourd’hui, nous allons explorer un thème central dans l’Écriture : la chute répétée de l’humanité face à Dieu, en particulier à travers le récit du veau d’or dans Exode 32.

Ce passage résonne profondément avec la chute dans le jardin d’Éden, nous montrant un modèle récurrent de désobéissance humaine suivi par une intercession divine.

Nous verrons également comment ce schéma se reproduit, non seulement dans l’Ancien Testament, mais aussi dans notre propre vie, et comment Christ, notre intercesseur ultime, répond à nos défaillances.

1. La Chute Répétée : De la Création à l’Exode

Avant de plonger dans la fabrication du veau d’or, il est essentiel de comprendre le contexte. Depuis quelque temps, je vous parle du lien entre la Création et le Tabernacle. La semaine dernière, nous avons vu la fin d’un cycle : les instructions pour la construction du Tabernacle se concluaient par un Sabbat, tout comme la Création, qui s’achève également par un repos sabbatique.

Ce parallèle entre la Création et l’alliance au Sinaï nous révèle comment Dieu ordonne son peuple et ses œuvres.

En effet, Dieu reprend ici le même schéma qu’au début de la Création, un schéma qu’Il applique également pour l’Église.

Non seulement Il crée, mais Il forme et équipe son peuple pour gouverner la terre. Tout comme Adam devait régner sur la création depuis le jardin d’Éden jusqu’aux extrémités de la terre, Israël, en tant que peuple de Dieu, reçoit au Sinaï des lois et des ordonnances pour briller jusqu’aux extrémités de la Terre. Israël est appelé à être une nation de prêtres, une lumière pour les nations, manifestant la justice et la droiture de Dieu (afin de préparer la venue du Messie).

Le Tabernacle, tout comme l’Éden, était un pont entre le ciel et la terre. De même, aujourd’hui, l’Église est ce pont, le canal à travers lequel la gloire de Dieu s’étend de l’Éden, du Tabernacle, et désormais de l’Église, jusqu’aux extrémités de la terre.

Mais que se passe-t-il après ces moments de communion et d’alliance ? Que s’est-il passé après l’alliance entre Adam, Eve et Dieu en Genèse 3 ? La chute.

Que se passe-t-il après l’alliance entre Israël et Dieu en Exode 32 ? La chute. Le veau d’or.

Dans Exode chapitre 19, Dieu se manifeste.

Au chapitre 20, il parle de 10 commandements au peuple.

Dans les chapitres 21 à 23, il donne le reste des lois à Moïse.

Et puis, au chapitre 24 de l’Exode, Il dit à Moïse : Monte vers le Seigneur, toi et Aaron, Nadab, et Abihou, et sept des anciens, et tu adoreras à distance.

Dans Exode 24, Dieu scelle son alliance avec Israël au Sinaï. Le peuple a promis d’obéir et de suivre ses commandements, tout comme Adam et Ève avaient reçu l’ordre de Dieu de gouverner depuis le jardin d’Éden.

Puis arrive la construction du Tabernacle du chapitre 25-31, terminant par le sabbat.

Nous sommes au chapitre 32 avec le veau d’or, le Genèse 3 de l’Exode.

Moïse monte sur la montagne, tout comme Dieu avait laissé Adam et Ève dans le jardin comme des adultes pour poursuivre la mission donnée.

Le parallèle avec la chute dans Genèse 3 est frappant. Dieu confie une responsabilité à l’homme, mais lorsque l’absence prolongée de la présence directe de Dieu se fait sentir, l’homme faiblit. Comme Adam et Ève qui cèdent à la tentation, Israël cède à l’impatience, entraîné par la crainte et l’incertitude.

Ils demandent à Aaron de leur fabriquer un dieu visible.

Ce cycle de chute se répète tout au long de la Bible, nous rappelant notre tendance à nous éloigner de Dieu lorsque nous ne le voyons pas directement à l’œuvre.

2. Le veau d’or : Un contre-culte


Lorsque l’impatience du peuple grandit, ils se tournent vers une solution tragique : ils demandent à Aaron de leur créer le veau d’or. Ce qu’il se passe ici est plus qu’une simple désobéissance, c’est une imitation perverse du véritable culte que Dieu avait instauré en Exode 24. Satan copie toujours les bonnes œuvres de Dieu pour les détourner, comme il l’a fait en Éden avec la Loi de Dieu. Si j’ai comparé Gen 3 avec Exode 32, pour voir le lien de la chute, maintenant je vais comparer Exode 24 avec Exode 32 pour voir le lien entre le vrai et le faux culte.

Le vrai culte en Exode 24 consiste en cela :
Dieu scelle l’alliance avec Israël à travers un acte de culte structuré et solennel. Moïse, Aaron, Nadab, Abihou et soixante-dix anciens montent pour voir Dieu. Le sang des sacrifices est versé sur le peuple pour marquer la purification et l’alliance. Ils mangent et boivent en présence de Dieu (Exode 24:9-11) « Ils eurent une vision de Dieu, puis ils mangèrent et burent », un signe d’intimité et de communion véritable avec Dieu.

Faux culte en Exode 32 :
Lorsque Moïse tarde à redescendre, le peuple, pris de peur et d’impatience, demande à Aaron de leur fabriquer une idole. Ils créent un veau d’or, déclarant que ce faux dieu les a fait sortir d’Égypte. Des sacrifices sont offerts, comme dans le véritable culte, mais cette fois, c’est une adoration pervertie et idolâtre.

Le repas festif devient un moment de débauche où « le peuple mangea et but, puis ils se levèrent pour s’amuser » (Exode 32:6).

Parallèle entre le vrai et le faux culte :

  1. Présence de Dieu :

Exode 24 : Dieu se manifeste et les anciens mangent en Sa présence.

Exode 32 : Ils mangent devant un veau d’or, une illusion d’un dieu, mais sans la présence divine réelle.

  • Sacrifice :

Exode 24 : Le sang des sacrifices est offert pour sanctifier l’alliance avec Dieu.

Exode 32 : Des sacrifices sont offerts, mais à une idole, en totale contradiction avec les commandements de Dieu.

  • Repas :

Exode 24 : Le repas avec Dieu symbolise la communion, un signe de proximité et d’intimité, comme la Sainte Cène aujourd’hui.

Exode 32 : Le repas devient un festin de débauche et d’idolâtrie, dénué de toute solennité et de communion avec Dieu. Cela rappelle les avertissements que Paul donne aux Corinthiens concernant la manière dont ils prennent la Sainte Cène (1 Corinthiens 11). C’est intéressant de voir que dans Ex 24 et 32 il y a la notion de boire et de manger.


Ce parallèle souligne une vérité cruciale : il est possible d’imiter les formes extérieures du culte tout en manquant complètement la substance. En Exode 24, le culte est centré sur Dieu et son alliance. En Exode 32, il est perverti et centré sur les désirs humains. Prions pour que l’Éternel nous protège de toute forme d’idolâtrie et nous garde dans l’obéissance à Sa volonté.

Une dernière très rapide, pour enfoncer le clou et voir combien Dieu peut transformer le mal en bien, Aaron demande au peuple de retirer les anneaux d’or de leurs oreilles pour créer l’idole (Exode 32:2-4).

Dans Exode 35:22, les Israélites apporteront à nouveau leurs bijoux d’or, mais cette fois pour la construction du Tabernacle.

Eternel, que nos offrandes aident à la construction de Ton Royaume et non pour nos propres désirs.

3. Le Jugement et la Grâce : Dieu quitte le camp

Après la chute du peuple avec la fabrication du veau d’or, la réaction de Dieu est sévère. Dieu annonce à Moïse qu’Il va détruire Israël à cause de leur rébellion.

 C’est alors que Moïse intercède pour le peuple, implorant la miséricorde de Dieu. Mais même après cette intercession, un acte lourd de sens se produit : Dieu quitte le camp.

En Exode 33:7, il est dit que Moïse prit la tente et la dressa à l’extérieur du camp, loin du peuple. Cela signifie que la présence de Dieu, qui habitait parmi Son peuple, s’éloigne.

Le Tabernacle, symbole de la communion entre Dieu et Israël, est retiré du milieu d’eux.

C’est un jugement sévère, un signe que le péché a brisé la relation intime avec Dieu.

Ce départ de Dieu du camp se répète à plusieurs moments critiques de l’histoire biblique :

  • Dans le livre de Samuel, après les péchés des fils d’Éli, la gloire de Dieu quitte le Tabernacle, et l’Arche de l’Alliance est capturée par les Philistins (1 Samuel 4:21-22).
  • Dans Ézéchiel 10:18, nous voyons la gloire de Dieu quitter le Temple avant la destruction de Jérusalem par les Babyloniens. Le peuple s’était rebellé, et Dieu retire Sa présence en signe de jugement.
  • Dans le Nouveau Testament, Jésus quitte le Temple de Jérusalem et annonce sa destruction imminente, en 70, signe que la gloire de Dieu s’éloigne en raison du rejet du Messie (Matthieu 23:38).

Ces exemples montrent que lorsque le péché devient rampant et que l’idolâtrie s’installe, Dieu se retire.

Son absence marque la gravité du jugement.

Le jugement de Dieu

En Exode 32, Dieu ordonne un châtiment pour le peuple rebelle. Trois mille hommes sont tués ce jour-là par l’épée des Lévites (Exode 32:27-28). Le jugement de Dieu amène à ce qu’il y ait des pertes conséquentes dans les églises.

Dieu ne les abandonne pas

Pourtant, dans ce même moment de jugement, la grâce de Dieu éclate.

Moïse, en tant que médiateur, implore la miséricorde divine, et Dieu choisit de ne pas détruire complètement le peuple comme Il l’avait d’abord annoncé.

Bien que Sa présence se retire, Dieu ne les abandonne pas. Il promet de continuer à les guider vers la terre promise.

La même vérité s’applique dans tous les parallèles mentionnés : même si Dieu retire temporairement Sa présence, Il ne se détourne jamais complètement de Son peuple. Il discipline, mais Il garde un plan de restauration.

La grâce ultime

Ce schéma de jugement et de grâce trouve son accomplissement ultime en Jésus-Christ.

Comme Moïse, Jésus est l’intercesseur parfait qui prie pour nous. Mais plus encore, Il prend sur Lui-même le jugement que nous méritons.

Alors que Dieu a quitté le camp à cause du péché d’Israël, en Jésus, Dieu vient habiter parmi nous et restaure cette communion rompue par le péché.

À la croix, le jugement de Dieu tombe sur Christ, et la grâce nous est offerte pleinement.

Alors que saisir de tout cela dans votre vie pour cette semaine ?

Tout comme Dieu a quitté le camp à cause de l’idolâtrie et du péché du peuple, cela nous montre que nos actions peuvent entacher notre communion avec Dieu. On peut casser la Tablette, mais si on se repend, l’Eternel va la reconstruire.

Tout comme une maison a besoin d’être construite, entretenue et parfois réparée, Dieu fait de nous, Son peuple, une maison vivante.

Imaginez une maison avec de belles fondations, des murs solides, mais au fil du temps, des fuites apparaissent, des fissures se forment. C’est ainsi que notre vie spirituelle peut être.

Nous pouvons avoir des fondations solides dans la foi, mais à cause de nos faiblesses et de nos péchés, des fissures peuvent apparaître.

Quand une fuite d’eau survient dans une maison, si elle n’est pas réparée rapidement, elle s’aggrave. L’eau peut s’infiltrer, abîmer les murs, pourrir les fondations, et finalement rendre la maison inhabitable.

De la même manière, nos péchés, lorsqu’ils ne sont pas confessés et réparés, peuvent affaiblir notre communion avec Dieu, affecter nos relations, nos mariages, et même briser notre intégrité spirituelle.

Mais Dieu est le Maître artisan, le Grand réparateur. Quand nous nous repentons, c’est comme si nous appelions un réparateur pour venir inspecter les dégâts. Dieu n’ignore pas les fuites de nos vies, Il les traite avec soin. Il enlève les mauvaises parties, nettoie les zones infectées, et reconstruit ce qui est cassé. Il met de nouveaux matériaux, plus forts et plus durables. Là où le péché a affaibli nos murs, Il met Sa grâce comme un ciment pour renforcer notre fondation.

Il ne s’arrête pas seulement à réparer les dégâts visibles. Dieu va plus loin, Il renforce aussi les parties invisibles de notre maison, nos cœurs. Il vérifie si les fondations tiennent toujours bon, s’assurant que nous sommes toujours ancrés dans Sa parole. Il nous équipe de nouvelles poutres spirituelles pour affronter les tempêtes à venir.

Nous pouvons casser les tables de la Loi, mais si nous revenons à Lui avec un cœur brisé, Dieu promet de les reconstruire. Il ne laisse jamais Sa maison, Ses enfants, en ruine.

Parfois, Il utilise la discipline pour nous montrer les zones fragiles qui nécessitent réparation, mais c’est toujours par amour, pour restaurer, fortifier, et préparer une maison plus solide qu’avant.

Dieu ne nous abandonne jamais dans l’état où Il nous trouve. Chaque fissure, chaque fuite est une opportunité pour Lui de démontrer Sa puissance restauratrice. Comme un bon réparateur, Il nous rend meilleurs, plus forts et plus résistants.

Alors, que nos vies soient comme une maison bien entretenue, où Dieu habite et règne en maître, et où chaque réparation témoigne de Son amour fidèle.

Olivier Joseph Imbernon

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