Prédication

Prédication : le Repos de Dieu. Exode 23.10-13

Chacun de nous avons été à l’église le dimanche pour de bonnes ou de mauvaises raisons.

Le Sabbat, sujet d’innombrables débats, comme le soulignait le puritain John Owen, est plus souvent associé à la controverse qu’au repos.

 Pourtant, derrière cette tension se cachent des enjeux plus profonds que ce qui se voit à la surface.

J’aimerais qu’on y voit plus clair. Et pour cela nous allons voir 3 choses :  nous nous pencherons sur les principes bibliques fondateurs du Sabbat, son origine biblique, puis identifierons les deux extrêmes à éviter et découvrirons comment le repos en Jésus-Christ réoriente notre compréhension du Sabbat. 

Levons-nous pour lire les Saintes-Ecritures. EXODE 23.10-13

L’origine du Sabbat.

Le texte d’Exode nous présente une structure de vie rythmée par le travail et le repos à travers 4 choses :

  1. Un cycle de six années de culture suivies d’une année sabbatique de jachère pour la terre.
  2. Il y a également une application de cette règle au repos des vignes et des oliviers.
  3. L’observation du sabbat hebdomadaire se maintient comme un temps de cessation de tout travail.
  4. L’importance d’adhérer scrupuleusement aux commandements divins, incluant l’interdiction de mentionner d’autres dieux.

Cette structuration souligne l’importance d’un équilibre entre le travail et le repos, bénéfique à toute la création (humains, animaux natures).

Il y a ici un repos pour toute la société et pas simplement en termes d’individus. C’est une loi civile pour tout le peuple.

L’année sabbatique prend sa racine dans la conception du Sabbat, c’est une déclinaison de principe, d’où l’importance de bien comprendre les bases scripturaires qui entourent le Sabbat.

L’ordonnance du sabbat est ancrée dans deux textes clés, présentant le sabbat comme à la fois créationnel et rédempteur.

Regardons de plus près Exode 20.8 et 11 :

Exode 20.8 dit :

« Souviens-toi du jour du sabbat, pour le sanctifier. Pendant six jours, tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour est le sabbat de l’Éternel, ton Dieu. »

Et il est dit plus loin au verset 11 :

Car en six jours le Seigneur a fait les cieux et la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, et il s’est reposé le septième jour.

Exode 20.8 et 11 met en avant l’aspect créationnel du sabbat, Dieu souligne l’importance du repos comme un principe universel dicté par le rythme de la création de Dieu.

Maintenant regardons Deutéronome 5.12 et 15 :

En Deutéronome 5.12 il est dit :

« Observez le jour du sabbat, pour le sanctifier, comme le Seigneur votre Dieu vous l’a ordonné. Pendant six jours, tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour est le sabbat du Seigneur ton Dieu.

Et il est dit plus loin au verset 15 :

Souviens-toi que tu étais esclave au pays d’Égypte, et que le Seigneur ton Dieu t’en a fait sortir à main forte et à bras étendu ; c’est pourquoi le Seigneur ton Dieu t’a ordonné de célébrer le jour du sabbat »

Deutéronome 5:12-15 : Révèle l’aspect rédempteur du sabbat, rappelant la libération d’Israël de l’esclavage en Égypte et invite à célébrer cette délivrance.

Donc
1) Exode pointe un argument Créationnel
2) Deutéronome pointe un argument Rédempteur.

Il est important de garder ces 2 bases en tête lorsque nous allons au culte le dimanche. Car c’est la fondation de notre venue !

De plus, le Sabbat émet un principe universel et particulier :

Universel car le sabbat repose sur un fondement créationnel, qui s’applique à tous les hommes. La société dans son ensemble (à l’exception des services essentiels) doit observer un jour de repos hebdomadaire en reconnaissance du repos divin déterminé par notre Créateur.

Particulier car le sabbat a également une dimension rédemptrice, destinée aux croyants qui reconnaissent en Jésus-Christ leur libérateur. Cette observation du sabbat est une CELEBRATION de la DELIVRANCE trouvée en Christ, de notre libération de l’esclavage du péché.

Ainsi le sabbat t’invite à une double reconnaissance lors du culte :

1) Au besoin de repos, en accord avec l’ordre établi par Dieu dès la création.

2) A la célébration de notre libération du péché par Christ, rappelant la sortie d’Israël d’Égypte comme un parallèle de notre propre rédemption.

On célèbre aujourd’hui notre délivrance mes amis !

Le sabbat nous invite à une réflexion sur le rythme de notre vie, et notre relation avec Dieu. Il nous rappelle l’importance de marquer un temps de repos mais aussi de célébrer spirituellement la libération que nous avons en Christ.

C’est une reconnaissance de l’ordre de la création et de la grâce de la rédemption.

Et pour en revenir au texte, au v10 il est bon de prendre une année tous les 6 ans pour souffler et réfléchir à la rédemption, et à la providence de Dieu. Et à plus petite échelle, au v12 c’est l’objet de nos rencontres le dimanche. 

Avez-vous observé le v13 qui est très puissant ? Vous prendrez garde à tout ce que je vous ai dit, et vous ne rappellerez pas le souvenir du nom d’autres dieux : qu’on ne l’entende pas sortir de ta bouche.

C’est-à-dire que la loi civile indique que tout respect pour les dieux des païens est ici strictement interdit. Ca voudrait dire aujourd’hui, sur un territoire chrétien, que les lieux de cultes comme l’islam ou le judaïsme doivent être fermées le dimanche.

Il est également à noter, comme le dit Henry, que ceux qui efforcent de supprimer l’observation du sabbat, en prétendant que chaque jour devait être un jour de sabbat se trompent lourdement. Même durant l’année sabbatique, il est stipulé de conserver le jour du sabbat ! Et même lorsque nous trouvons tous les jours notre repos en Jésus-Christ, les chrétiens de tous les temps se sont rassemblés le dimanche, pour respecter l’argument créationnel et redempteur.

Les deux excès :

Maintenant que nous avons saisi les racines du sabbat, comment le vivre ?

Esaie 58.13-14 nous dit l’attitude, l’esprit, le coeur à avoir pour le sabbat :

13Si tu retiens ton pied pendant le sabbat, Pour ne pas faire ce qui te plaît en mon saint jour, Si tu qualifies le sabbat de délicieux, De (jour) saint de l’Éternel, de glorieux, Et si tu ne le glorifies En ne suivant pas tes voies, En ne te livrant pas à ce qui te plaît, Ni à de (vains) discours, 14Alors tu feras de l’Éternel tes délices, Et je te transporterai sur les hauteurs du pays, Je te nourrirai de l’héritage de Jacob, ton père ; Car la bouche de l’Éternel a parlé.

Ce texte donne l’heure sur notre conduite durant le Sabbat. Et met à mal deux tendances qui rompt le sabbat.

Deux excès. Un qui rend le Sabbat comme un jour parmi les autres, l’autre qui s’éloigne de l’intention originelle du sabbat. De vivre un délice ! La joie !

Car il y a ceux qui travaillent 7 jour sur 7 et qui brisent le sabbat en ne le considérant pas, mais il y a également ceux, qui à cause de leur excès, brise le sabbat !

Le texte est une exhortation à « retenir son pied pendant le sabbat », c’est-à-dire à se retenir d’effectuer ses activités habituelles, c’est-à-dire établir une pause dans les occupations quotidiennes pour honorer notre Dieu.

Dieu te demande une pause, un arrêt ! Mais cet arrêt n’a pas pour volonté d’être MOROSE !

Esaïe nous encourage à considérer le sabbat comme délicieux, saint, glorieux ! le Sabbat n’est pas un FARDEAU ! Mais une source de joie ! le Sabbat n’est pas un FARDEAU ! Mais une source de joie !

S’arrêter et se réjouir conduisent à des bénédictions. Continuer son travail habituel et vivre le sabbat comme un temps funèbre TE PRIVE de ces bénédictions !

La déformation du Sabbat te prive de ton repos et de la joie d’être en relation avec notre Dieu.

Et j’aimerais appuyer là-dessus car c’est ce qui touche le plus les réformés intègres. Ne changeons pas un temps de délice, un temps de repos réjouissant, en une charge, une source de conflit et de tension continuelle. Avec une liste à rallonge des choses à faire ou à ne pas faire.

Car l’état d’esprit qui pervertit le sens du sabbat s’infiltre dans d’autres aspects de la vie. Si on n’exprime pas de joie le dimanche, on n’en aura pas beaucoup le reste de la semaine !

Prenons l’exemple de l’éducation. Une forme rigide du sabbat aura des répercutions sur une forme rigide de tenir la maison, transformant ce qui devrait être une expérience d’apprentissage enrichissante et édifiante en quelque chose de laborieux et dommageable.

Comprenez-vous ce que je veux dire ?

D’ailleurs, que dit le maître du Sabbat à propos du repos ? Nous arrivons à mon dernier point.

Le repos en Jésus-Christ

Mt 11.28–30

28Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. 29Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes. 30Car mon joug est aisé, et mon fardeau léger.

Et avez-vous remarquer quand cette parole à lieu ?

C’est la transition avec le chapitre 12, qui nous parle du ? Sabbat ? C’est juste après cette parole que Matthieu relate l’évènement des disciples qui arrachent les épis pour en manger … le jour du Sabbat !

Magnifique non ?

Les pharisiens sont convaincus d’observer le sabbat mais dégagent une rage grotesque pour Jésus-Christ et ses disciples. Une rage, une lutte qui peut se retrouver dans nos cœurs également, dans une forme trop rigide du Sabbat.

Martin Luther souligne que Jésus n’ajoute pas de nouvelles lois mais clarifie la compréhension de la Loi mosaïque. En offrant un joug facile et un fardeau léger, Jésus allège notre rapport à la Loi, transformant ainsi l’obéissance à la Loi en une réponse joyeuse et volontaire guidée par l’Esprit Saint. Plutôt qu’à une réponse lourde et morose.

Luther conclut, que l’obéissance devient joyeuse en Jésus-Christ !

L’accent doit être mis sur l’appel à apprendre de lui, en opposition au fardeau imposé par les pharisiens.

Et attention ! Notre Seigneur ne promet pas l’absence de labeur ou de fardeau, mais le repos de l’âme, qui rendra tous les jougs faciles et tous les fardeaux légers.

L’invitation principale, cependant, s’adresse à ceux qui sont accablés par le joug du péché et de la loi, une bonne compréhension de la Loi amènera ta conscience à : tu n’as fait pas ci, tu n’as pas fait ça, et une sanction en découle.

Jésus-Christ te dit, c’est vrai que tu as fait ci, c’est vrai que tu as fait ça, viens et repent-toi !

Viens et jette sur moi le fardeau qui t’accable. Tel est l’appel de l’Évangile : L’Esprit dit : Venez, et l’épouse dit : Venez ; que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut vienne.

Cyril d’Alexandrie le dit en ces mots : Reconnaissez votre Avocat et Seigneur. Je vous ai libérés de la servitude de la loi, servitude dans laquelle vous avez enduré beaucoup de labeur et d’épreuves, sans pouvoir l’accomplir facilement et en accumulant pour vous-mêmes un très grand fardeau de péchés

Augustin, dans un de ses sermons, compare le joug du Christ au plumage d’un oiseau, un poids facile qui lui permet de s’élever dans le ciel.

Etes-vous léger aujourd’hui ?

Le Christ est notre Noé, dont le nom signifie également « repos », car c’est lui seul qui nous donnera le repos. Il t’invite dans son arche, ne te noie pas mon ami ! Reçoit l’invitation de Ton Sauveur !

Cette semaine j’ai rencontré une hattienne exténuée, fatiguée. Sa voiture ne marchait plus, elle avait appelé un taxi. La pensée de son pays et de sa situation actuelle la conduisait à des pensées de suicide. Par la grâce de Dieu, je lui ai parlé de ce 3ème point avec elle, du repos en Jésus-Christ. La dame s’est mise à louer Dieu dans la voiture, à la manière pentecôtiste, disant « C’est vrai ! Jésus-Christ est mon repos ».

Quand Jésus-Christ nous dit « je vous donnerai du repos », il faut également le comprendre comme cette année sabbatique dans Exode 23.11. Où Dieu pourvoie, Il pourvoie à ta vie, à ton présent à ton futur. Faisons lui confiance.

« La septième année, tu laisseras le champ se reposer et se mettre en jachère » (23:11).

Conclusion :

Mettons nos esprits en jachère le jour du Seigneur. Reposons-nous sur Christ.

Saisissons l’argument créationel d’Exode et Redempteur de Deutéronome. Prenons garde à l’excès de rendre le Sabbat comme un jour dilué, mais prenons garde également de ne pas rendre ce jour trop lourd pour nos familles ! Vivons ce jour comme un jour délicieux !

Nous allons prendre la Cène, puis fraterniser, manger, que nos enfants s’amusent dans l’alliance que Dieu nous a donné, que les hommes partagent ensemble leur joie et leurs luttes, que les femmes trouvent entre elles des amies pour se fortifier, s’encourager

Prions.

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