EXODE 24 : La grandeur et la proximité de Dieu
Il y a une phrase qu’on entend souvent, elle est tout aussi vraie que malaisante … vous connaissez sûrement cette phrase, c’est :
« Jésus est mon ami » *avec les deux doigts en l’air*
Quand j’entends cette phrase … souvent je lève les yeux en l’air.
Cette petite phrase, avec le ton qui va avec « Jésus est mon ami » m’insupporte car elle renvoie à l’idée d’un Jésus minable.
Cette expression, souvent prononcée sur un ton léger, me dérange car elle semble réduire Jésus à un simple camarade, un ami avec qui l’on pourrait courir dans le bois, main dans la main, évoquant presque une image frivole.
Elle enlève l’aspect royal, la révérence, la Sainteté du Dieu de l’Univers, de mon Dieu.
Mais alors, est-il approprié de dire que Jésus-Christ, le maître de l’Univers, le Seigneur des nations, est notre ami ?
Peut-on vraiment le qualifier d’ami ?
Oui, mais cela nécessiterait peut-être de redéfinir ce qu’est la véritable amitié, et plus exactement, ce qu’est l’amitié de Dieu, la base de la véritable amitié.
Car si l’amitié existe, c’est parce qu’elle a été créée par Dieu. N’est ce-pas ?
Nous allons voir 3 choses, 1) résumé du texte, 2) L’amitié de Dieu 3) Le sacrement de la Sainte Cène, lien de l’amitié.
Levons-nous pour entendre les Saintes-Ecritures. Exode 24
1) Résumé du texte :
1- Communication des lois à Israël 1-8 :
Moïse descend de la montagne, communique les lois reçues de Dieu au peuple et recueille leur consentement (v. 3).
Il écrit les lois, les lit au peuple qui réitère son consentement, et scelle le pacte par le sacrifice et l’aspersion de sang (v. 4-8).
2- Révélation divine aux anciens 9-11 :
Puis Moïse, accompagné de 70 anciens, monte sur la montagne où Dieu leur manifeste sa gloire (v. 9-11).
3- Montée de Moïse sur la montagne 12-18 :
Enfin, Dieu invite Moïse à monter sur la montagne pour recevoir d’autres directives. Moïse y restera 40 jours et 40 nuits.
Le chapitre 24 illustre 3 choses, 1) la médiation de Moïse entre Dieu et les Israélites, 2) l’engagement du peuple à suivre la Loi de Dieu, les commandements de Dieu , et 3) un repas pour fêter cette alliance.
2) Dieu veut notre amitié 24:1
Dieu a invité Moïse, Aaron, Nadab, Abihu et soixante-dix anciens d’Israël à « monter vers l’Éternel » (24:1).
Il les appelle à l’adorer, mais de loin.
Dieu exprime un désir d’amitié, cependant il tient à les avertir qu’il ne s’agit pas d’une amitié corrompue, légère et éphémère, une petite promenade frivole dans les bois, mais bien d’une amitié pure, profonde et éternelle.
Il s’agit d’une sainte amitié.
Et comme l’exprime Matthieu Henry dans mes mots :
Si nous reconnaissons que Dieu est un feu dévorant et que nous, en comparaison, sommes semblables à de la paille, il est juste de conclure que lors de chaque approche envers Lui, c’est uniquement par Sa miséricorde que nous ne sommes pas consumés.
C’est uniquement par Sa miséricorde que nous ne sommes pas consumés.
Dieu souhaite une amitié avec l’Eglise, mais il ne veut pas que cette amitié nous mène à la mort.
Pour éviter que cette relation ne nous devienne fatale, l’Eternel a pris des mesures pour éliminer les dangers que cette amitié pourrait engendrer, car nous avons un problème en 3 choses :
1- Des humains pécheurs
2- Un Dieu saint.
3- Et une volonté d’amitié de Dieu pour Ses élus.
Qu’a fait Dieu ?
En Moïse, il a fourni un médiateur, un intermédiaire (24:2-3).
Dans le Livre de l’Alliance, il a fourni un guide pour leur relation (24:4-7).
Et dans le sang aspergé, il a fourni le pardon et la purification :
Moïse prit le sang, le jeta sur le peuple et dit :
« Voici le sang de l’alliance que l’Eternel a conclue avec vous selon toutes ces paroles » (24,8).
C’est d’ailleurs pour cela que nombreux réformés font un baptême d’aspersion. Ce n’est pas premièrement pour économiser de l’eau ou un rituel païen. On fait cela car ça rejoint l’application du geste de Moïse en Exode 24.
Ainsi Dieu fait tout pour rendre son amitié possible.
Le contexte de cette amitié est décrit au v10 :
Ils virent le Dieu d’Israël ; sous ses pieds, c’était comme un ouvrage de saphir étincelant, comme le ciel lui-même dans sa pureté.
En permettant aux élites d’Israël de voir une vision de Sa gloire, caractérisée par le saphir étincelant et une pureté céleste sous Ses pieds, Dieu manifeste non seulement Sa grandeur mais aussi Sa proximité bienveillante.
Et devant cette scène, une question doit être posée : Quel aspect de votre vie est le moins présent dans ce dilemme : sa grandeur ou sa proximité bienveillante ?
Comprenez que l’amitié avec Dieu englobe à la fois Sa grandeur et Sa proximité bienveillante.
Pensez à la Croix, avec sa branche verticale et horizontale. Transcendance, immanence.
Le 11 contient certaines des paroles les plus étonnantes de toute la Bible :
« Il ne porta pas la main sur les principaux du peuple d’Israël ; ils virent Dieu, ils mangèrent et ils burent. » (24:9-11)
Laissez-vous imprégner par ces paroles.
Dieu ne les a pas anéantis dans Sa présence alors qu’Ils ont vu le Dieu d’Israël.
« Il ne porta pas la main sur les principaux du peuple d’Israël, ; ils virent Dieu
Puis ils ont mangé et bu avec le Dieu d’Israël.
ils mangèrent et ils burent
C’est le Dieu d’Israël, le Dieu d’Abraham, d’Isaac, et de Jacob, qui invite ses élus à Sa table.
Notre Dieu, le créateur du ciel et de la terre, qui façonne les montagnes et calme les mers, ce même Dieu a partagé le pain avec ceux qu’Il a choisis.
Il les a préservés de la destruction de Sa sainte présence, manifestant non seulement Sa toute-puissance mais aussi Son amour inqualifiable.
Dans cette culture, manger et boire ensemble était la preuve ultime et le plaisir de ? L’amitié.
Dieu voulait les voir et être vu par eux.
Dieu veut voir l’Eglise et être vu par elle. Dieu veut voir l’Eglise et être vu par elle. Dieu veut voir l’Eglise et être vu par elle.
Le Seigneur de l’univers, dont la parole a engendré la vie et dont la volonté maintient l’ordre cosmique, choisit de s’asseoir avec l’homme, de partager un repas, et d’offrir Son amitié.
C’est ce que le judaïsme et l’Islam refuse, ils refusent l’idée que Dieu s’incarne dans le Fils pour faire de ses serviteurs ses amis !
Si nous sommes critiques envers ceux qui considèrent l’amitié de Dieu de manière superficielle, nous avons raison de le faire, mais nous devrions également être préoccupés par ceux qui rejettent catégoriquement cette amitié.
En effet, si cette relation amicale avec Dieu ne se manifeste pas concrètement dans notre vie, nous risquons de froisser notre Créateur.
Pire encore, nous insultons la Croix et nous méprisons la raison le plus noble de Son sacrifice.
Avez-vous une résistance par rapport à cela ?
Si le péché vient mettre une ombre entre l’amitié de Dieu et toi, viens à la Parole claire et lumineuse du Roi :
Car que nous dit en Jean 15.13-15 :
Il n’y a pour personne de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. 14Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande. 15Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître. Je vous ai appelé amis, parce que tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître.
Si le maître de l’Univers, celui qui a donné ses ordres à Moïse nous appelle « mes amis », qui es-tu pour contester cela ?
Qui sommes-nous pour contester cela ?
Si l’amitié de Dieu dans l’Ancien Testament était une ombre, Jésus-Christ la révèle pleinement.
Maintenant, cette amitié divulguée par Jésus est imprégnée de sainteté, tout comme la grandeur et la proximité de Dieu se sont manifestées lors de la remise de la Loi à Moïse et aux anciens d’Israël.
De même, cette amitié est conditionnée par l’obéissance : elle nous est pleinement accordée si nous suivons ses commandements.
Comprends bien cela :
Dans ces deux contextes, l’obéissance à la Loi de Dieu demeure un élément fondamental.
Il y a un lien étroit entre l’amitié de Dieu et notre attitude face à Sa Loi.
Ainsi j’aimerais m’adresser à présent à ceux qui voudraient être amis de Jésus-Christ sans observer ses commandements.
Tu n’es pas son ami.
Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Jésus-Christ :
14Vous êtes mes amis, si vous faites ce que je vous commande.
Si tu n’aimes pas l’essence du Roi, Sa Loi, comment penses-tu aimer le Maître de la Loi, et te présenter dans Son Royaume, dans Son palais ?
Ceux qui prétendent être amis de Christ sans adhérer à ses enseignements se trompe eux-mêmes.
Se réclamer d’une amitié de Dieu sans lui obéir est une illusion.
Ne nous contentons pas de porter le titre d’ami de Jésus ; vivons selon ses commandements.
Sinon, par nos actions, nous démontrerons que nous ne sommes pas véritablement ses amis.
Ne prenez pas à la légère ce privilège immense d’être appelé : ami, par le Fils de Dieu.
L’amitié avec Jésus-Christ est un honneur qui se cultive par l’engagement et l’obéissance, non par de vaines paroles.
Maintenant nous sommes tous conscients que la notion d’amitié de Dieu est parfaite. La nôtre ne l’est pas.
Oui ! Nos pensées, nos paroles, nos actes et même nos motivations les plus intimes brisent cette amitié.
Notre péché crée un fossé entre nous et Dieu, car il est saint, parfait, rien de souillé ne peut demeurer en sa présence.
Alors que fait-on en lien à ce fossé ?
Véritable ami de Dieu. Jésus-Christ nous tend la main chaque semaine, Il nous invite à la repentance afin de prendre un repas avec lui.
Allelouyah ?
3) Le sacrement, le lien de l’amitié.
Pour avoir une vue d’ensemble et résumer ce qui précède, dans les chapitres 20 à 23 d’Exode, Dieu dit à Israël comment il doit vivre.
L’Eternel dit : Puisque je vous ai sauvés de l’Égypte, vous devez vivre comme des gens qui ont été sauvés de l’Égypte.
Lorsque Moïse transmet ces paroles au peuple, celui-ci répond au v3 du chap 24 :
Nous exécuterons toutes les paroles que l’Éternel a dites
Puis l’épisode termine par un festin en présence du Seigneur (Exode 24, 9-11).
C’est le résumé de notre texte.
Si on transpose cela avec le Nouveau Testament :
Paul enseigne la même chose.
Il dit que les chrétiens sont « morts au péché », ils sont sortis d’Egypte.
Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Christ-Jésus, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui dans la mort par le baptême, afin que, comme Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. Rm 6.3–4
Par la Sainte Cène, nous vivons de manière encore plus claire le festin en présence du Seigneur d’Exode 24.
Lors de la Sainte Cène, nous redisons comme Israël l’a fait :
Nous exécuterons toutes les paroles de Jésus-Christ
Nous mangeons et buvons avec lui.
On célèbre notre délivrance.
La Sainte Cène est un repas avec notre Dieu, un repas pour ceux qui reconnaissent le Fils et veulent marchés en nouveauté de vie.
Nous croyons que la présence de Dieu ne réside pas dans le pain et le vin mais que la présence de Jésus-Christ est présente au milieu de nous spirituellement. C’est la position de Jean Calvin.
C’est par « le sang de l’alliance » qu’Israël est devenu le peuple de Dieu en Exode 24.8 et c’est par ce même sang que le peuple de Dieu peut voir le Dieu d’Israël, festoyer en sa présence.
Nous continuons à participer à un repas qui promet la présence et la puissance de Jésus par le « sang de la nouvelle alliance ».
Buvez-en tous, 28car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour beaucoup, pour le pardon des péchés
C’est la même présence qui était avec Moïse et les anciens qui est avec nous lors de la Cène, alors enlevons cette balade dans le bois un peu frivole !
Lorsque nous prenons la Cène, nous venons sous ses pieds, nous entrons dans un ouvrage de saphir étincelant, comme le ciel lui-même dans sa pureté.
Lorsque nous prenons ce repas, le ciel et la terre se rencontre. Et que se passe t’il pour ses amis ? Pour ceux qui reconnaissent le Roi des rois Jésus-Christ, qui veulent suivre ses commandements :
« Il ne porta pas la main sur les principaux du peuple d’Israël ; ils virent Dieu, ils mangèrent et ils burent. » (24:9-11)
Que nous dit Romains 5.9 ? La même chose :
« À plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère. »
Dans la sainteté de Sa présence, il ne porte pas la main sur ses élus.
Il nous laisse manger le pain, boire le vin, contempler Sa gloire sans mourir.
Ceux qui prennent la Sainte Cène indignement, eux, seront par contre frapper par Dieu.
Ainsi la Sainte-Cène, c’est quoi ?
Un rappel d’une preuve que Dieu veut notre amitié, Il assure notre amitié par le fait que Jésus-Christ est mort à la Croix, puis ressuscité. C’est la première chose que nous avons dites à l’entrée de la liturgie : il est ressuscité.
Jésus-Christ met de la chair sur les os de l’amitié de l’Ancien Testament. Il rend cette amitié et sa non-amitié plus claire.
Dans la Cène, l’Eternel propose un repas régulier pour renouveler notre amitié.
C’est là que nous pouvons voir Dieu.
C’est là que nous pouvons manger et boire avec Dieu.
C’est là que nous pouvons jouir de l’amitié de Dieu.
Si tu pensais que le Roi des rois ne te pardonnera jamais quelque chose que tu as faites, que tu as perdu son amitié pour toujours. C’est faux.
Tu peux te repentir.
Alors amis de Dieu, amis de la Croix, amis de ceux qui aiment ses commandements !
La table est prêtre pour vous
Mais pour les autres ? Pour ceux qui ne souhaitent pas cette amitié avec Dieu, qui refusent cette invitation, ceux qui nient la Croix, ou ceux qui nient l’importance de suivre les commandements de Jésus-Christ tout en se réclamant d’une amitié avec Lui ?
Craignez, soyez dans la peur, car son feu vous consumera.
Comment répondez-vous à l’offre de Dieu aujourd’hui ?
Prions, et allons prendre Son repas.
Joseph Imbernon