Lors de notre dernière rencontre, nous avons examiné l’importance de la Loi de Dieu à travers les Dix Commandements. Deux aspects essentiels ont été mis en évidence :
- La Loi apporte de l’ordre dans un monde chaotique. Lorsque le monde cherche à confondre, Dieu distingue : Créateur et création, homme et femme, humain et singe.
- Les trois usages de la Loi, tels que définis par Jean Calvin, sont actuellement contestés en Occident :
- L’usage évangélique (il est difficile de désigner le péché),
- L’usage civil (pour limiter le mal, par exemple l’avortement, l’homosexualité etc),
- L’usage pédagogique (Dieu fournit des directives aux chrétiens).
Nous allons maintenant explorer une vérité fondamentale liée à la Loi de Dieu : la Loi est donnée pour protéger, et non pour opprimer. En effet, les hommes, en raison de leur nature corrompue, utilisent leur force pour opprimer les faibles, tandis que Dieu utilise Sa puissance pour libérer et soutenir les vulnérables.
Notre plan comprend trois points :
- Résumé du texte,
- La Loi libère et protège les captifs,
- Jésus-Christ libère le pécheur.
LIRE EXODE 21:1-11 :
21 1 Voici les ordonnances que tu placeras devant eux : 2Lorsque tu achèteras un esclave hébreu, il servira six années ; mais la septième, il sortira libre, sans rien payer. 3S’il est entré seul, il sortira seul ; s’il avait une femme, sa femme sortira avec lui. 4Si c’est son maître qui lui a donné une femme, et qu’elle lui ait enfanté des fils ou des filles, la femme et ses enfants seront à son maître et lui, sortira seul. 5Si l’esclave affirme : J’aime mon maître, ma femme et mes fils, je ne veux pas sortir libre, 6alors son maître le fera approcher de Dieu, il le fera approcher du battant ou du montant de la porte ; son maître lui percera l’oreille avec le poinçon, et l’esclave sera pour toujours à son service.
7Lorsqu’un homme vendra sa fille pour être esclave, elle ne sortira pas comme sortent les esclaves. 8Si elle déplaît à son maître, qui se l’était destinée, il facilitera son rachat ; mais il n’aura pas le pouvoir de la vendre à un peuple étranger, après lui avoir été infidèle. 9S’il la destine à son fils, il agira envers elle selon le droit des filles. 10S’il prend une autre (femme), il ne diminuera en rien la nourriture, le vêtement et le droit conjugal de la première. 11S’il ne fait pas pour elle ces trois choses, elle pourra sortir sans rien payer, sans (donner de l’)argent.
1 – Résumé du texte.
Un serviteur hébreu devait servir six ans et était libéré la septième année sans avoir à payer pour sa liberté. À cette époque, l’esclavage était répandu partout ; l’introduction de la loi pour libérer les esclaves était donc révolutionnaire. La situation familiale de l’esclave déterminait les conditions de sa libération :
- S’il était célibataire lors de son asservissement, il partait seul.
- S’il était marié, sa femme partait avec lui.
- Si le maître avait donné une femme à l’esclave, celle-ci et ses enfants restaient avec le maître lorsque l’esclave partait. Si l’esclave choisissait de rester avec son maître après six ans, pour des raisons personnelles, telles que l’amour pour sa famille ou son maître, il subissait une cérémonie où son oreille était percée, devenant ainsi un esclave à vie.
Dieu établit une loi qui offre espoir et délivrance aux esclaves. À Pâques, la septième année, tous les prisonniers sont libérés. Ce principe se retrouve également dans le Jubilé, où tous les 50 ans, à Pâques, ceux qui ont vendu leurs terres en raison de la pauvreté les récupèrent. L’esclave a donc le choix d’entrer dans sa délivrance ou de la refuser, car Dieu lui offre la possibilité de retourner volontairement à la servitude, marqué à l’oreille.
Lois pour les Femmes : Les conditions de libération pour les femmes vendues en esclavage diffèrent de celles des hommes. Deux situations peuvent se présenter :
- Si elle ne satisfait pas son maître, elle a la possibilité de racheter sa liberté, ce qui peut se produire plus rapidement que les six ans requis pour les hommes.
- Si elle plaît à son maître, il peut la destiner à son fils, la considérant alors comme sa propre fille, ce qui lui permet de monter en rang.
- En cas de polygamie, si le maître prend une autre femme, il doit continuer à pourvoir aux besoins de la première femme en termes de nourriture, d’habillement et de droit conjugal. Si ces conditions ne sont pas remplies, elle peut partir librement, sans devoir payer.
2- La Loi libère et protège les captifs.
Nous abordons maintenant notre deuxième point : la Loi libère et protège les plus vulnérables. Les humains peuvent abuser de leur pouvoir pour nuire aux faibles, mais Dieu utilise Son pouvoir pour délivrer et protéger ces derniers.
Les puissants oppressent souvent les faibles. Lorsque des individus exercent du pouvoir sur autrui, ils peuvent en abuser. Vous l’avez probablement constaté au travail, dans votre famille et même dans la société, notamment pendant la pandémie récente.
Je suis reconnaissant envers Dieu que notre groupe soit un lieu de refuge pour la délivrance et la protection, et non d’exclusion. Nous avons tous, à un moment ou un autre, été victimes de mépris, d’oppression et d’abus, nous laissant sans défense et impuissants. Que fait Dieu face à cela ? Il donne une Loi !
Alors, comment pouvons-nous pratiquement défendre et aider les opprimés ? La Loi nous enseigne en nous montrant le caractère de Dieu et en nous incitant à l’appliquer dans notre vie. Si Dieu a donné une loi pour les personnes vulnérables de son époque, nous devons porter une attention particulière aux plus vulnérables de notre temps.
Qui sont-ils aujourd’hui ? Les plus méprisés ? Les personnes âgées, vivant seules et délaissées dans les CHSLD, mais aussi, je les nommerai : ceux que Radio-Canada critique le plus, les complotistes.
Dieu révèle son magnifique caractère dans Exode 21:1-11, offrant aux esclaves la possibilité d’être libres. Que nos églises soient des lieux de liberté, non pour faire n’importe quoi, mais pour garantir la liberté de conscience et la liberté corporelle, par exemple.
Dieu libère les captifs. Cela est évident dans la première partie de notre texte. Revenons aux versets 1-6. Dieu abhorre l’esclavage et aime la liberté. Il l’a prouvé ailleurs, notamment en libérant les Israélites de l’esclavage égyptien, et le réitère dans Exode 19 et 20.
Dans le texte d’aujourd’hui, Dieu établit des règles assurant la libération gratuite de tout esclave hébreu après six ans de service. Cependant, Dieu reconnaît également que certains esclaves pourraient aimer des maîtres qui les traitent bien, eux et leur famille, et souhaiter rester dans ces conditions. Mais si l’esclave déclare ouvertement : « Je me sens bien, j’aime ma femme et mes enfants ; je ne veux pas être libre », son maître l’amènera devant Dieu, puis à la porte ou au poteau de la porte. Son maître lui percera l’oreille avec un poinçon, et il deviendra son esclave pour toujours » (21:5-6).
Jérôme, dans « Contre Jovinien », fait un commentaire intéressant à ce sujet : « Après avoir été asservis pendant les six jours de ce monde, nous serons libres le septième jour, le vrai et éternel sabbat. » J’interprète ce septième jour comme étant l’arrivée de Jésus-Christ, en qui, en Lui, nous entrons déjà dans le vrai et éternel sabbat (vision postmill).
Ambroise, dans une de ses lettres, ajoute : « Cet homme est véritablement libre, un vrai Hébreu, appartenant entièrement à Dieu. Tout ce qu’il possède participe de la liberté. Il n’a rien en commun avec l’homme qui rejette la liberté et qui déclare : ‘J’ai aimé mon maître… je ne sortirai pas libre’. Ainsi, ‘au seuil et à la porte, son maître lui percera l’oreille’, afin qu’il se souvienne de la décision par laquelle il a choisi l’esclavage. »
Cette déclaration est remarquable, car il est vrai que parfois, les chrétiens donnent l’impression que Dieu les libère, mais ils préfèrent revenir à leur maître et se faire marquer par eux. Nous y reviendrons plus tard dans mon dernier point.
Dans les versets 7 à 11, Dieu établit des protections spéciales pour les femmes esclaves, qui sont particulièrement vulnérables aux mauvais traitements. Ces protections couvrent différents aspects :
- Protection contre les abus des esclaves masculins (21:7)
- Protection contre les mauvais traitements des étrangers (21:8)
- Protection contre les abus au sein de la famille du maître (21:9-10)
Point Théologique sur l’Esclavage Un point théologique crucial est la répulsion de Dieu envers les pères qui vendent leurs enfants en esclavage. Dieu abhorre les actes de personnes comme Epstein et ceux qui ont abusé, violé et détruit la vie des enfants. Conscient des inclinations négatives du cœur humain, Dieu a mis en place une loi pour RESTRAINDRE le mal, constituant le deuxième usage de la Loi.
3- Jésus-Christ libère le pécheur.
Premier Usage de la Loi selon Jean Calvin : La Loi Évangélise Nous explorons ici le premier usage de la Loi, tel qu’interprété par Jean Calvin : la Loi évangélise.
Jésus, en tant que révélation parfaite de Dieu incarné, a montré son amour pour les opprimés, en particulier ceux oppressés spirituellement par leur propre péché. Jésus enseigne que quiconque pratique le péché est esclave du péché, mais que si le Fils affranchit quelqu’un, cette personne est véritablement libre (Jean 8:34-36).
Jésus nous libère de nos plus grands oppresseurs : Satan et nos propres cœurs pécheurs.
Réflexion Personnelle Je vous invite à réfléchir sur ce qui vous esclavagise en ce moment. Quel péché vous retient ? La pornographie, le racisme, la haine des blancs ou des noirs ? Prenons quelques secondes de silence pour que l’Esprit Saint puisse révéler les chaînes qui nous lient.
Dieu veut vous libérer. Ne retournez pas à votre ancien maître. La libération est proclamée sur votre vie. Le Fils vous affranchit et vous rend libre.
Récapitulatif des Trois Usages de la Loi
- Enseignement : La Loi nous enseigne à imiter Dieu et à connaître Son caractère pour l’incarner dans notre vie.
- Restriction : La Loi pose des limites aux tendances esclavagistes des hommes.
- Évangélisation : La Loi nous questionne sur nos esclavages actuels et offre l’affranchissement par le Fils, immédiatement et sans délai.
Joseph Imbernon
Cher Olivier,
Un grand merci de partager avec nous cette très belle et juste exposition de ce passage. Je dis « belle » car tu y montre la bonté de Dieu, mais aussi la grande beauté de sa loi.
Merci de faire aimer ainsi la bonne, sainte et juste Loi de Dieu et de montrer à quelle point elle est libératrice par l’Évangile, la bonne nouvelle de notre libération par Dieu de tous nos esclavages.
Que dieu vous bénisse tous, toi ton épouse vos enfants et ton Église.
Jean-Marc