Prédication

Sermon : Le Tabernacle, la Création et la Présence de Dieu. Exode 35

Sermon : Le Tabernacle, la Création et la Présence de Dieu


Frères et sœurs, lorsque nous lisons les derniers chapitres de l’Exode, nous découvrons la répétition détaillée de la construction du Tabernacle.

Nous pourrions nous demander pourquoi Dieu nous donne-t-il ces détails, encore une fois ?

Que devons-nous apprendre de cette répétition ?

En regardant de plus près, nous voyons que le Tabernacle et sa construction nous révèlent beaucoup sur Dieu, sur la création, et sur notre propre relation avec Lui.

Aujourd’hui, nous allons explorer trois points principaux : continuer la connexion entre le Tabernacle et la création en sept jours, la contribution du peuple dans la construction, et enfin l’importance du sabbat et du feu de Dieu.

1- Le Tabernacle et la création en sept jours


Dans Exode 35 à 40, la construction du Tabernacle est un écho direct des instructions données dans les chapitres 25 à 31, que nous avons vu en long et en large.

En réalité, cela fait presque 1 an que nous sommes dans Exode.

Cette fois-ci, cependant, l’œuvre s’est accomplie.

Nous avions fait un parallèle puissant entre la construction du Tabernacle et la création en sept jours.

Tout comme Dieu a structuré l’univers avec soin, chaque élément du Tabernacle représente une partie de cet ordre cosmique.

Le Tabernacle n’est pas seulement un lieu de culte, mais une réplique symbolique de la création elle-même.

Il devient le microcosme où Dieu habite parmi son peuple.

Le sabbat introduit cette section et devient un élément clé dans la structure du travail humain.

Dieu, après avoir travaillé six jours, se repose le septième.

Ce modèle divin est donné à l’homme pour l’imiter.

Le sabbat n’est pas seulement un jour de repos, mais aussi un signe de l’alliance, un rappel constant que Dieu a libéré son peuple de l’esclavage du travail incessant.

Le Tabernacle, construit autour du rythme du sabbat, montre que même les travaux les plus sacrés doivent être faits sous la direction de Dieu et dans la perspective de Son repos.

Le sabbat est ainsi le centre du récit, marquant le début et la fin des lois sur le Tabernacle.

Au commencement, Dieu a dit : « Que la lumière soit », et l’Esprit de Dieu a opéré pour apporter la lumière, séparant le chaos des ténèbres. Cette dynamique se retrouve dans la construction du Tabernacle, où Dieu donne des instructions à Moïse, et l’Esprit Saint descend sur Bezalel, Oholiab et les autres artisans pour accomplir cette œuvre divine.

Dans la Création, l’Esprit planait au-dessus des eaux, prêt à agir lorsque Dieu a parlé. De même, dans la construction du Tabernacle, l’Esprit repose sur les artisans, leur donnant la sagesse et la compétence pour réaliser ce sanctuaire où Dieu habitera.

Tout comme l’univers a été structuré pour accueillir la vie et la lumière, le Tabernacle est structuré pour accueillir la présence de Dieu parmi son peuple.

C’est littéralement la « porte de l’Éden » rétablie, un lieu où Dieu et l’homme peuvent se rencontrer à nouveau.

Le lien avec le premier jour de la Création est crucial : Dieu parle, et l’Esprit réalise.

Dans la Création, la parole de Dieu a fait jaillir la lumière du chaos ; dans la construction du Tabernacle, la parole de Dieu, transmise à Moïse, permet de structurer un lieu saint à partir du désert, d’un tohu bohu, d’un vide, Il crée un espace d’ordre et de sainteté. Dans les deux cas, l’Esprit Saint est à l’œuvre, faisant ce que la Parole (le Fils de Dieu) déclare.

Le sabbat, introduit dans cette section, rappelle que toute œuvre, même la plus sacrée comme la construction du Tabernacle, doit se faire dans la dépendance de Dieu.

De même, en entrant dans le repos du Christ par la foi, nous retrouvons la paix originelle de la Création, restaurée dans la communion avec Dieu.

Les deux choses à retenir ici :

Le Tabernacle devient un microcosme de cette grande œuvre de rédemption que Dieu avait initiée dès le premier jour de la Création.

Le Tabernacle, tout comme la Création, est l’œuvre de Dieu, structurée et ordonnée par sa parole et réalisée par son Esprit

2- La contribution du peuple et l’intervention de l’Esprit de Dieu


La construction du Tabernacle n’est pas seulement l’œuvre de quelques hommes élus. C’est un effort collectif, où tout le peuple est appelé à participer. Moïse demande à chaque Israélite d’apporter une contribution libre, un don de matériaux qui servira à la construction du Tabernacle.

C’est une contribution à l’Eternel, quiconque a un cœur bien disposé, doit venir d’un cœur bien disposé. Ce n’est pas une obligation.

Ce geste d’offrande volontaire est un acte de repentance, particulièrement après l’épisode tragique du veau d’or.

Le peuple, autrefois désobéissant, désire maintenant racheter cette erreur en contribuant à l’œuvre de Dieu.

Et voyez-vous, ces contributions ne sont pas seulement matérielles. Elles représentent une extériorisation du cœur du peuple.

En termes de matériel, remarquez l’ordre, v4 L’or est le plus précieux, puis l’argent, puis le bronze.

Souvenez-vous, l’or est dans le lieu très saint. L’argent est les épaules du temple qui se trouvent entre le tabernacle et la cour, et le bronze est utilisé dans la cour. L’or est le plus céleste, l’argent est entre le ciel et la terre, et le bronze est terrestre.

Le Tabernacle devient un miroir symbolique de la nation elle-même.

Ce qui est donné est une expression de la vie, de compétences, et de la foi du peuple.

En offrant leurs biens, les Israélites expriment leur désir de voir Dieu habiter parmi eux, dans un lieu qu’ils ont eux-mêmes façonné avec l’aide de l’Esprit-Saint.

Et je crois que c’est ce qu’il se passe un peu parmi nous, pour cette église, on y donne l’expression de notre vie, nos compétences, et notre foi, dans ce qui était il y a un an ?

Presque inexistant.

J’ai envie de vous encourager en lien à notre texte.

Frères et sœurs,

Ce que nous avons bâti ici, ce n’est pas seulement une église faite de briques et de mortier. C’est une maison vivante, construite avec nos cœurs, nos vies, et nos compétences. Il y a un an, nous étions peut-être encore dispersés, ébranlés par ce que nous avons traversé. Cette chute collective, cette épreuve de Covid, qui nous a tous touchés d’une manière ou d’une autre, semblait presque nous éloigner de notre appel.

Mais Dieu, dans sa miséricorde, nous a ramenés à lui, et nous a conduits dans cette œuvre.

Comme Israël après la chute du veau d’or, nous avons été appelés à un travail de restauration, non pas simplement pour réparer ce qui est brisé, mais pour édifier quelque chose de nouveau, quelque chose qui glorifie Dieu.

Nous avons mis nos tripes dans cette église, nos compétences, nos sacrifices, nos prières. Chaque effort, chaque don, chaque talent offert ici est le témoignage vivant d’un peuple racheté, désireux de voir Dieu habiter au milieu de nous.

Bezalel et Oholiab ont été choisis par Dieu pour enseigner et guider, mais ils ne travaillaient pas seuls. L’Esprit de Dieu s’est répandu sur le peuple tout entier pour faire de cette œuvre collective une réalité.

De la même manière, c’est ce que j’observe, l’Esprit a été à l’œuvre parmi nous, nous guidant, nous inspirant. Nous avons tous été façonnés pour contribuer à cette grande mission.

Frères et sœurs, vous n’êtes pas ici par hasard.

Chacun de vous est une pierre vivante dans ce temple que Dieu construit.

Nous ne sommes plus dans les ténèbres de la chute, mais dans la lumière de sa rédemption. Ce que nous faisons ici résonne dans les cieux.

Alors, soyons encouragés ! Continuons avec la même ferveur, avec la même foi, car Dieu est avec nous. Sa maison est en train de se construire, et nous sommes les instruments de sa gloire.

Que ce que nous avons commencé ensemble devienne un témoignage puissant de la fidélité de notre Seigneur !

Car oui, le texte parle bel et bien de Bezalel et Oholiab, des artisans choisis par Dieu, remplis de l’Esprit Saint pour accomplir cette œuvre. Ils enseignent au peuple comment réaliser cette construction sacrée.

L’Esprit de Dieu couvre ce projet, tout comme Il couvrait la création au commencement.

Ainsi, la construction du Tabernacle est non seulement un acte d’obéissance, mais aussi un acte de rédemption et de communion, un retour à l’ordre divin après la chute du veau d’or.

Et dans cette construction, j’aimerais revenir au début de notre passage pour terminer, car il y a là quelque chose de très important dans l’introduction, relisons 35.1-3

3- L’importance du sabbat et le feu de la présence de Dieu


Le sabbat est un jour particulier, où les Israélites doivent se reposer, mais ce repos va au-delà d’une simple cessation de travail.

En Exode 35, il est interdit d’allumer un feu dans les demeures le jour du sabbat.

Cette interdiction a souvent été vue comme une référence au travail, mais il y a ici quelque chose de plus profond je crois, le feu, ici, représente bien plus.

Le feu est souvent associé à la présence divine dans les Écritures.

Le buisson ardent (Exode 3:2) – Dieu apparaît à Moïse dans un buisson qui brûle sans se consumer. C’est à travers ce feu que Dieu appelle Moïse pour libérer Israël, signifiant sa présence et sa vocation divine.

La colonne de feu (Exode 13:21) – Pendant l’exode, Dieu guide son peuple la nuit par une colonne de feu, montrant qu’il est avec eux pour les diriger et les protéger.

Le mont Sinaï (Exode 19:18) – Lorsque Dieu descend sur le mont Sinaï pour donner la Loi à Moïse, il le fait dans le feu, symbolisant sa puissance et la crainte qu’il inspire.

Le feu du Tabernacle (Lévitique 9:24) – Le feu de Dieu descend du ciel pour consommer l’offrande d’Aaron, signifiant que Dieu accepte l’offrande et sa présence au milieu d’Israël.

Élie et les prophètes de Baal (1 Rois 18:38) – Dieu envoie le feu du ciel pour consommer le sacrifice d’Élie, démontrant qu’il est le vrai Dieu en contraste avec les faux dieux.

La Pentecôte (Actes 2:3) – Le Saint-Esprit descend sur les apôtres sous la forme de langues de feu, manifestant la présence de Dieu en eux et inaugurant une nouvelle étape de l’accomplissement de son œuvre.

Vous souvenez-vous de l’histoire de Nombres 15.32-36 ?

Un homme est mis à mort pour avoir ramassé du bois le jour du sabbat.

Que voulez faire cet homme en ramassant du bois ? Un feu !

L’homme est surpris en train de ramasser du bois avec l’intention probable d’allumer un feu. La communauté n’était pas encore certaine de la sanction à appliquer, car l’homme n’avait pas encore allumé le feu. Ainsi, ils le placent en détention et consultent Moïse pour savoir quoi faire.

Dieu dit à Moîse que cet homme sera puni de mort !

L’homme n’avait pas encore allumé le feu ! N’est-ce pas ? Il en avait l’intention. C’est cette intention qui est jugée, l’intention d’allumer un feu.

C’est intriguant ! Pourquoi un jugement si sévère ?

Lorsque nous allons en Néhémie 13.15 les marchands ont été simplement réprimandés pour avoir ouvert leurs commerces le jour du sabbat. Ici, la situation est très différente, il n’y a pas eu de peine de mort.

Ce qui est dit ici, dans l’introduction d’Exode 35, c’est que moi et ma maison, le feu de mon foyer ne doit pas brûler debout en présence du feu du foyer de Dieu, alors que le feu de Son foyer brûle droit.

J’humilie ma présence quand Sa présence s’approche.

C’est le sens de la chose.

J’humilie ma présence, je laisse mon feu s’éteindre, quand Son feu s’approche.

Quand Son feu s’accumule et que Dieu s’approche, je laisse descendre mon feu et je m’humilie devant Lui. C’est le sens de la chose.

Et attention de ne pas se faire avoir par la fausse humilité. La vraie humilité n’est pas d’en donner l’impression, mais c’est de se repentir !

Quand Nadab et Abihu plus tard, apportent un feu étrangé devant le Seigneur, ce feu représente leur présence, qui ils sont. Ils s’avancent droit devant Dieu avec leur feu, tel un arminien !

En sa présence, on tombe par terre, on se met à genou comme nous le pratiquons en église. Comme Jean le fait quand Dieu lui apparaît, comme Ézéchiel le fait quand Dieu lui apparaît, comme Daniel le fait quand Dieu lui apparaît, comme Ésaïe l’a fait quand Dieu lui est apparu, comme Moïse le fait.

Dieu est un feu dévorant, et Son feu doit briller le jour du sabbat dans le Tabernacle.

En ne permettant pas d’allumer de feu domestique, Dieu rappelle que ce jour est centré sur Sa présence, Son feu, et non sur nos activités.

Le foyer est le centre de la maison, un symbole de la vie domestique.

Le sabbat est le jour où ce feu diminue, où nos propres activités s’effacent pour que la gloire de Dieu soit plus visible.

C’est le feu du Tabernacle, et non celui des maisons, qui doit briller. Nous devons éduquer nos enfants à cela, le dimanche l’activité principale est de diminuer, c’est pas le moment de faire une superbe activité en famille ! D’aller au chalet ! C’est le moment d’aller à l’église pour glorifier notre Dieu.  

Le jour du sabbat, nous nous humilions devant Dieu.

Dieu veut que nous nous humilions devant Lui et que nous cessions nos propres œuvres pour que Son œuvre soit exaltée.

Le sabbat marque la fin de la semaine de Dieu, mais aussi le début de la semaine de l’homme.

Le premier jour d’Adam dans le jardin a été un jour de sabbat, un jour de repos en communion avec Dieu. C’est aussi un jour d’anticipation, car ce repos préfigure le dernier jour, où l’homme entrera pleinement dans la gloire de Dieu.

Pour terminer. Le contraste entre la construction du veau d’or et celle du Tabernacle est frappant.

Le veau d’or symbolise la rébellion, la volonté de l’homme de créer selon ses propres désirs, en dehors de la volonté de Dieu.

Le Tabernacle, en revanche, est un acte d’obéissance, une œuvre où Dieu habite au milieu de Son peuple.

Le feu du veau d’or est une contrefaçon du feu sacré de Dieu.

Le feu du Tabernacle, maintenu par les prêtres, est le symbole de la présence divine au cœur de la nation.

Que le feu qui nous anime ne soit pas une contrefaçon.

Conclusion


Frères et sœurs, le Tabernacle est plus qu’un simple lieu de culte. Il est une réplique de la création, un rappel du sabbat, et un symbole de la présence de Dieu au milieu de Son peuple.

En participant à la construction du Tabernacle, le peuple d’Israël montre qu’il est prêt à suivre Dieu et à laisser Son Esprit diriger leurs vies.

Le sabbat est un jour pour reconnaître que tout ce que nous faisons est sous la tutelle de Dieu, et que nous devons nous reposer en Sa présence.

Que nos vies soient comme ce Tabernacle, façonnées par la présence de Dieu, que notre Eglise soit comme le Tabernacle, où Son feu brille plus fort que les idoles de notre monde. Amen.

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