Prédication

Sermon : La Grâce en Action, Tite 2 et 3.

La Grâce en Action

Frères et sœurs, l’Évangile n’est pas une simple idée ou une philosophie sans bon fruit.

C’est une puissance vivante, capable de transformer nos vies, nos familles, nos Églises, et même nos sociétés.

Mais soyons honnêtes : parfois, nous voyons le contraste entre ce que nous confessons et la réalité de nos comportements.

Que ce soit dans nos relations familiales, nos responsabilités dans l’Église ou notre témoignage dans la société, il y a des tensions.

Comment vivre en tant que peuple de Dieu dans un monde en ruines, qui souhaite notre ruine ? Comment incarner l’Évangile dans une culture qui rejette nos valeurs ?
Et surtout, comment refléter la grâce de Dieu dans toutes nos interactions, pour être une lumière dans les ténèbres ?

Le livre de Tite nous donne une vision claire : la grâce produit du fruit.

Paul appelle à une cohérence totale entre la foi que nous proclamons et les œuvres que nous manifestons. Ce n’est pas un simple appel à faire mieux, mais à être transformés par la puissance du Christ, pour que, comme le dit Jésus-Christ, « les hommes voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Matthieu 5:16).

Aujourd’hui, nous verrons ensemble comment la grâce de Dieu agit comme un moteur de transformation dans l’Église, dans la famille, et dans le monde.

Préparez vos cœurs à être exhortés, encouragés, et surtout, poussés à une vie qui honore pleinement notre Dieu.

Car oui, Dieu nous appelle à être un peuple zélé pour les bonnes œuvres, un peuple qui impacte le Québec, comme l’Eglise a pu le faire en Crête.

Lisons les Saintes-Ecritures. Tite 2 et 3. Levons-nous.

1. Une vie respectable dans l’Église pour honorer l’Évangile (Tite 2:1-10)

Paul commence en disant : « Mais toi, enseigne ce qui est conforme à la saine doctrine. »

Contrairement aux faux enseignants qui sèment des idées vaines et corrompues, Tite doit s’assurer que ce qu’il enseigne est « sain » – c’est-à-dire dans la continuité des enseignements des apôtres.

La sainte doctrine est la vérité qui nourrit et guérit les âmes, tout comme un corps a besoin de nourriture saine pour rester en vie.

Mais Paul va plus loin : Tite ne doit pas seulement proclamer des vérités intellectuelles, il doit les rendre applicables.

Souvenez-vous, les faux enseignants prétendaient connaître Dieu mais le reniaient par leurs ? œuvres.

Il ne doit pas en être ainsi des élus de Dieu.

Tite est encouragé à enseigner et vivre conformément à la saine doctrine afin que les églises deviennent un témoignage pour une Crête en décomposition culturelle.

Comment pouvons-nous rayonner dans notre monde québécois ? Paul s’adresse à chaque génération et s’adresse aussi à nous, dans notre catégorie :


Paul commence avec les hommes âgés, leur attribuant un rôle exemplaire dans la communauté. Ils doivent être :

  • Sobres d’esprit : Ce terme signifie non seulement une modération dans l’alcool, mais aussi un esprit clair, libre de toute confusion. Ils doivent être lucides sur notre temps, capables de voir les choses sous l’angle de Dieu.
  • Leur conduite doit inspirer respect, contrôle de soi et maturité.
  • Maîtres d’eux-mêmes. Cette maîtrise inclut une capacité à éviter les excès et à prendre des décisions réfléchies, une qualité pour guider les autres.
  • Leur piété doit se manifester par une foi solide, un amour pour Dieu et les autres, et une persévérance dans l’épreuve.

Les aînés dans la foi ont une responsabilité essentielle : être des phares pour les jeunes générations.

Certes, il nous a peut-être manqué quelques repères pour notre génération, mais demeurons bons.

Les boomers que nous avons côtoyés, pour beaucoup, étaient des pionniers. Souvent, ils étaient la première génération dans leurs familles à embrasser la vérité de l’Évangile. Ils ont porté le flambeau avec courage dans un monde souvent hostile à leur foi. Au prix de nombreux sacrifices, ils ont posé les premières pierres d’églises locales, élevé leurs enfants avec peu de ressources.

Ils nous laissent une responsabilité : ne pas répéter les mêmes erreurs, tout en bâtissant sur ce qu’ils ont accompli de bon.

Et pour cela, nous devons parler d’eux avec respect, sans tomber dans la naïveté, mais aussi en étant prudent sur le terme « boomer », que cela ne devienne pas une insulte déguisée.

Ce mot, qui devait initialement désigner une génération, est aujourd’hui parfois chargé de mépris.

En tant que chrétiens, nous devons rejeter ces raccourcis méprisants. Si nous reconnaissons leurs failles, nous ne devons jamais oublier qu’ils ont ouvert des voies que nous n’aurions peut-être pas su tracer nous-mêmes.

Ce respect actif nous permet d’apprendre et de transmettre à notre tour une foi plus solide, plus enracinée dans la vérité biblique. Soyons donc des bâtisseurs qui, en regardant en arrière, se rappellent que la lumière des phares d’hier éclaire encore aujourd’hui notre chemin.

Les femmes âgées : des grands-mères du bien (v. 3)

Paul adresse ensuite les femmes âgées, qui jouent un rôle unique en tant que mentors de femmes. Attention, on ne parle pas d’autorité dans le cadre du culte bien évidement. Elles doivent :

  • Avoir une conduite respectueuse : Leur comportement doit refléter la sainteté, un témoignage vivant de la grâce de Dieu.
  • Ne pas être calomniatrices : La langue peut détruire ou édifier. Paul interdit aux femmes âgées de nuire aux autres par des paroles malveillantes, car la calomnie est l’œuvre du diable.
    Cette mise en garde est intéressante, la médisance d’une femme âgée a comme beaucoup de pouvoir ! Paul veut que Tite oriente le pouvoir de la parole de la femme âgée vers le bien et non vers le mal.
  • Ne pas être esclaves du vin : L’image de l’esclavage montre que l’excès d’alcool peut priver une personne de sa liberté et de son témoignage. Cet avertissement revient, les personnes âgées devaient être plus susceptible de tomber dans l’alcool par le fait qu’ils travaillent moins.
  • Leur expérience et leur maturité doivent servir à former les plus jeunes dans la foi.

Ces femmes deviennent ainsi des guides pour les jeunes femmes, leur apprenant à aimer leurs maris et leurs enfants, à être maîtresses d’elles-mêmes, et à veiller sur leur foyer.

Par leurs paroles et leur exemple, elles ont la capacité d’édifier, de corriger et de guider les jeunes générations dans la sagesse et la sainteté.

Pour la transition entre les femmes âgées et les jeunes femmes, il est essentiel de comprendre quelque chose. La « nouvelle femme romaine ».

Ce phénomène est apparu dans la Rome antique, particulièrement dans les cercles aisés, où certaines femmes commençaient à s’écarter des rôles traditionnels.

Ces femmes revendiquaient 3 choses :

  • Une liberté sexuelle.
  • Un désengagement des responsabilités domestiques, souvent déléguées aux esclaves,
  • Et une ambition de s’imposer dans la sphère publique à travers des débats philosophiques, politiques ou religieux.

L’Évangile prêchait une égalité dans le Salut entre hommes et femmes devant Dieu (Galates 3:28), ce qui pouvait être vu comme un appui à des comportements plus libres, une émancipation.

Certaines femmes, influencées par le modèle de la « nouvelle femme romaine », ont probablement vu dans l’Église une opportunité de défier les normes traditionnelles romaines, patriarcales.

Vous saisissez l’affaire ? Des personnes se tournaient vers le christianisme pour de mauvaises raisons. Ceci donne un éclairage sur Jézabel d’Apo 2.

Et je crois que des personnes se sont liés au CREC, notre dénomination pour de mauvaises raisons également durant la pandémie.

  • Si l’Église avait accepté ces comportements (délaisser leur foyer pour s’imposer dans la sphère publique), cela aurait fragiliser la famille et la société sous couvert du christianisme.
  • D’ailleurs, dans 1 Timothée 2:9-15, Paul exhorte les femmes à la modestie et à se concentrer sur leur rôle au foyer, évitant d’exercer une autorité publique, en réponse à ces influences de nouvelle femme romaine.

Dans des passages comme Tite 2:1-5, Paul exhorte les femmes, particulièrement les jeunes femmes, à être « aimantes envers leurs maris et leurs enfants, chastes, occupées aux soins du foyer ».

Il attaque l’image de la « nouvelle femme romaine » qui négligeait ces responsabilités. Une femme qui voulait prendre la place de l’homme.

Paul n’établit pas ces instructions comme une oppression, mais comme une manière de vivre en accord avec l’Évangile et de témoigner de la puissance de transformation de Christ. Les bonnes œuvres.

Ces recommandations, sont données, pour conquérir les nations, les voisins, les collègues, mais aussi et surtout, pour retrouver des familles stables, équilibrés à l’image de notre Dieu. Si la femme de notre collègue néglige sa maison, son mari, ses enfants ? Les nôtres ne le font pas. Si la femme, des églises alimentés par de faux prophètes, veulent la mettre pasteure ? Nos femmes refuseront ces faux privilèges.  

De plus, le foyer est un lieu de transformation, de sanctification, où la foi chrétienne peut s’exprimer dans des actes concrets. Le foyer, souvent lieu de tensions, devient en Christ un atelier. Dans chaque défi conjugal, voyez votre mari, votre femme comme un moyen que Dieu vous a donné pour vous sanctifier. En réalité comme une aide pour glorifier Dieu.

Maintenant, les jeunes hommes et le reste ?

  • Doivent cultiver la maîtrise de soi, une vertu clé dans un monde rempli de distractions et de passions mondaines.
  • Tite lui-même est exhorté à être un exemple vivant, incarnant l’intégrité et la vérité.
  • Les serviteurs sont appelés à honorer leurs maîtres avec honnêteté et respect, reflétant ainsi l’enseignement du Christ même dans les contextes les plus difficiles.

Paul oppose ces exhortations aux dérives de son époque, dont les comportements menaçaient de ternir l’image de l’Église.

La cohérence entre foi et actions est centrale : la doctrine chrétienne doit être visible dans une vie de dignité.

C’est ainsi qu’ils pouvaient gagner la Crète, et c’est ainsi que nous gagnerons le Québec.

C’est ça que demande Paul ! Il ne demande pas :

  • De devenir riches et puissants pour impressionner les autres.
  • De fonder une révolution politique pour imposer l’Évangile.
  • D’avoir des maisons parfaites ou des carrières impeccables.
  • De faire des miracles à chaque coin de rue
  • De vous isoler complètement du monde ou de fuir toute interaction sociale.

De plus, ses recommandations ont un moteur !

2. La grâce comme moteur d’un changement (Tite 2:11-14)

Le moteur de cette transformation ? Découle directement de l’action de la grâce de Dieu. C’est le point culminant de cette lettre.

La grâce salvatrice de Dieu, au v 11 à 12, manifestée en Jésus-Christ, apporte le salut à toutes les catégories de personnes, hommes et femme, et aux esclaves. ET une conséquence s’en suit : Cette grâce entraîne un rejet de l’impiété, des passions mondaines, elle conduit à une vie sobre, juste et pieuse. Cet enseignement s’oppose aux faux prophètes, qui ne veulent PAS d’une vie pieuse.

Les croyants, v13, vivent dans l’attente du retour glorieux de Jésus-Christ, qui donne un sens à leur engagement pour la sainteté.

Cet « espoir béni » alimente leur persévérance dans un monde hostile. La vision post-mill donne du sens à notre vie, nous préparons la voie du Seigneur.

Par son sacrifice, v14, Christ rachète son peuple, le purifie et en fait une « possession particulière », zélée pour les bonnes œuvres. Cette image rappelle l’appel d’Israël au Sinaï dans l’Exode. Il choisit un peuple pour le racheter, habiter au milieu de lui, et le faire briller pour le Crête, pour le Québec.

Paul relie la grâce aux bonnes œuvres : être des témoins visibles, d’une vie transformée. Il ne demande pas d’éclat !

Ainsi la sainteté personnelle, nos cultes en famille, n’est pas un objectif isolé, mais un moyen de révéler la gloire de Dieu dans un monde en quête de sens.

C’est dans ce contexte, Paul dit : « Ainsi dois-tu parler, exhorter et reprendre avec une pleine autorité. Que personne ne te méprise. »

Cela veut dire, que ces instructions pouvaient amener une forme de mépris, devant des faux prophètes qui devaient promettre ciel et terre !

Il doit exhorter et encourager le peuple de Dieu dans ces domaines, en les poussant, 1) à cette expression de foi, et 2) de bonnes œuvres. C’est la raison de sa présence de Tite en Crête.

Alors je vous le redis, telle une exhortation pour nous avant le dernier point :

Frères et sœurs. La grâce de Dieu s’est manifestée en Jésus-Christ, apportant le salut et transformant nos vies. Cette grâce arrache nos cœurs de l’anarchie, de l’illusion destructrice de l’autonomie, de l’impiété.

Alors, que vos vies chantent l’Évangile ! Que vos pas soient des témoins visibles de sa miséricorde ! Que vos paroles annoncent la vérité de son salut ! Nous ne sommes pas sauvés pour rester les mêmes. Nous sommes appelés à conquérir ce monde par une sainteté rayonnante.


Il est venu pour nous racheter, nous purifier et faire de nous un peuple spécial, un peuple zélé pour les bonnes œuvres. Cette œuvre puissante n’est pas seulement pour notre salut, mais pour sa gloire ! La gloire de Dieu se révèle en nous et par nous aux autres !

Ce n’est pas de la vantardise, c’est Son désir.

Ainsi, confrontons tous ceux qui n’acceptent pas cet enseignement sans aucune forme de timidité.

3. Une vie transformée dans le monde pour glorifier Dieu (Tite 3:1-8)

Enfin, dans le chapitre 3, Paul élargit sa perspective pour inclure le comportement des croyants dans la société :

Les croyants doivent s’intégrer à la société, respecter les dirigeants et obéir aux lois civiles. Cette soumission n’est pas une approbation aveugle, mais une reconnaissance que l’ordre et la structure sont nécessaires dans une société. On n’est pas des anarchistes, ou des révolutionnaires. Dans notre situation, appliquons Jérémie 29.7 :

Recherchez la paix de la ville où je vous ai déportés et intercédez auprès de l’Éternel en sa faveur, parce que votre paix dépendra de la sienne.

Paul exhorte les chrétiens, tant dans l’Église qu’auprès des non-croyants, d’être paisibles, conciliants, plein de douceur. Ces vertus sont de bonnes œuvres ! Et comprenons que ces vertus ne sont pas là pour éviter la guerre spirituelle, mais pour la gagner.

Les versets 4 à 7 de Tite 3 forment une seule phrase en grec et révèlent une profonde transformation opérée par la grâce de Dieu en vous.

Paul décrit l’état de l’humanité avant le salut en trois déchéances

  • L’ignorance : Nous étions insensés, désobéissants, égarés, sans la connaissance de Dieu.
  • La servitude : Esclaves de nos passions et de nos plaisirs, nous étions captifs de nos désirs égoïstes.
  • La haine : Vivant dans la malice, l’envie et la méchanceté, nous haïssions les autres et étions haïs en retour.

Cette triple réalité caractérisait notre ancienne vie, marquée par l’absence de lumière, de liberté et d’amour.

Pour nous délivrer de cette condition, Dieu intervient à travers 3 choses :

  • Jésus-Christ s’est manifesté dans l’histoire, illuminant notre compréhension. Une révélation se produit, nous sommes illuminés par Dieu brisant notre ignorance.
  • Nous réalisons Sa miséricorde, il nous a sauvés, non à cause de nos œuvres, mais par le lavage de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit. Il nous délivre, nous habite. Nous sommes libérés de l’esclavage du péché.
  • En nous purifiant, Dieu a répandu son Esprit en nous, transformant nos cœurs et remplaçant la haine par l’amour divin. Nous avons une position dans ce monde.

Contrairement aux croyants transformés par la grâce, les faux enseignants cachent sous leur façade une haine de Dieu et de leur prochain. Leur ignorance volontaire et leur esclavage à Satan se manifestent par des comportements de division.

Si des personnes contestent les enseignements ? Il faut lui donner un premier, puis un second avertissement. S’ils persistent : excommunication.

En réalité l’excommunication n’est que la proclamation de l’Eglise, que la personne en question a rompu l’alliance. Il pèche et se condamne lui-même nous dit le texte. L’Eglise déclare ce qui est déjà !

Enfin, Paul demande de l’hospitalité vis-à-vis des ministères itinérants, leur demandant d’exercer des bonnes œuvres pour que Zenas et Appolos terminent leur voyage. 

Conclusion :

Paul lie doctrine, éthique et témoignage dans une vision unifiée de la vie chrétienne.

Dans l’Église, dans la famille et dans la société, chaque croyant est appelé à incarner la grâce divine qui sauve et transforme.

Questions pour réflexion :

  • Dans ma famille : Est-ce que je vois mon foyer comme un lieu de sanctification et de transformation ?
  • Dans la société : Est-ce que je recherche activement la paix et le bien-être de ma ville, comme le prescrit Jérémie 29:7 ?

Prions pour être ce peuple zélé pour les bonnes œuvres, enraciné dans la grâce. Que le Québec voie en nous la lumière de l’Évangile et glorifie notre Dieu !

Olivier Joseph Imbernon.

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