Gloria in Excelsis Deo
Luc 2 :1-21
Le récit de Luc 2 sur la naissance de Jésus n’est pas un simple fait historique : il est l’accomplissement des promesses éternelles de Dieu.
Ce chapitre raconte l’humilité d’une naissance qui bouleverse l’histoire de l’humanité.
C’est aussi dans ce passage que résonne le fameux chant : Gloria in Excelsis Deo – « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts ! » (v.14). Ce chant des anges, entendu par les bergers, célèbre l’arrivée du Roi des rois dans un monde brisé, porteur de paix et de salut.
Ce chapitre nous révèle aussi comment, à travers l’humilité et les détails ordinaires de la vie, Dieu accomplit son plan souverain.
César Auguste ordonne un recensement mondial, un événement politique majeur. Pourtant, ce décret conduit à un événement bien plus grand : la naissance de Jésus-Christ, le Roi éternel, dans une humble mangeoire à Bethléem. Cette histoire nous pousse à contempler trois vérités essentielles sur Dieu et son Royaume :
1. Dieu dirige souverainement l’histoire.
2. Dieu accomplit ses promesses dans l’humilité.
3. Dieu appelle les humbles à la louange et au témoignage.
Levons-nous pour lire les Saintes-Ecritures.
I. Dieu dirige souverainement l’histoire
(Luc 2 :1-5)
Le récit de Luc 2 commence par un fait historique marquant : un recensement décrété par César Auguste, l’homme le plus puissant de son époque.
Mais derrière cet acte administratif se cache une vérité bien plus profonde : Dieu, dans sa souveraineté, utilise cet empereur païen pour accomplir ses desseins éternels.
1. La main souveraine de Dieu
Proverbes 21.1 déclare : « Le cœur du roi est un courant d’eau dans la main de l’Éternel ; Il l’incline partout où il veut. » César Auguste, qui croyait gouverner par sa propre autorité, ne fait en réalité que suivre la direction invisible de la main de Dieu.
Ce recensement, ordonné pour consolider le pouvoir romain, est utilisé par Dieu pour accomplir une promesse vieille de plusieurs siècles : « Bethléem, trop petite pour figurer parmi les clans de Juda, c’est de toi que sortira pour moi celui qui sera le chef d’Israël » (Michée 5.2).
Bethléem était si petite et insignifiante qu’elle ne figurait pas dans la liste des quarante-six villes de la tribu de Juda dans Josué 15:20-63.
Le décret impérial oblige donc Joseph et Marie à quitter Nazareth pour se rendre à Bethléem, là où doit naître le Messie.
Dieu n’a pas besoin d’un grand spectacle pour accomplir son plan.
Il agit à travers les événements ordinaires de l’histoire, même ceux orchestrés par des hommes éloignés de lui. L’empereur, dans son ignorance, devient un instrument dans les mains du Créateur souverain.
2. Un contraste frappant
Comprenez bien ce paradoxe : César Auguste règne sur un empire qui s’étend jusqu’aux extrémités du monde connu. Il possède des armées, des richesses et des palais. Pourtant, c’est à Bethléem, une ville insignifiante, que naît le véritable Roi, celui dont le règne n’aura pas de fin.
Ce contraste illustre la manière dont Dieu bouleverse les attentes humaines. Cette logique doit être empeigné en nous !
La gloire de son Royaume n’est pas celle des palais terrestres, mais celle d’un Sauveur né dans l’humilité.
À travers cet événement, Dieu nous enseigne que sa puissance se manifeste là où nous ne l’attendons pas : dans la faiblesse d’un couple pauvre, et l’insignifiance d’une ville perdue ! Comme le Centre du Québec ?
3. L’Application ? Faites confiance à Dieu
Si Dieu peut incliner le cœur d’un empereur pour accomplir sa promesse, combien plus pouvons-nous lui faire confiance dans nos vies.
Parfois, nous avons l’impression que le chaos règne, que les puissants de ce monde imposent leur volonté.
Mais Luc 2 nous rappelle que rien n’échappe au contrôle de Dieu.
Lorsque vous faites face à l’incertitude ou à des circonstances qui semblent injustes, souvenez-vous : Dieu est à l’œuvre, même dans les décisions des hommes, des rois. Il utilise chaque situation pour accomplir son plan parfait.
Prenez courage ! Le même Dieu qui a guidé Joseph et Marie à Bethléem guide vos pas aujourd’hui. Sa souveraineté n’est pas un concept abstrait : elle est active, précise et personnelle. Faites-lui confiance, car il dirige tout pour sa gloire et votre bien.
Où voyez-vous la souveraineté de Dieu à l’œuvre dans votre propre vie ? Prenez le temps d’y réfléchir cette semaine. Car cela conduit à l’adoration.
II. Dieu accomplit ses promesses dans l’humilité
(Luc 2 :6-12)
Donc, la naissance de Jésus-Christ est un paradoxe divin. Le Dieu tout-puissant choisit de se manifester dans une humilité totale, bouleversant nos attentes humaines sur la grandeur et la puissance.
Il ne naît pas dans un palais, mais dans une étable, entouré d’animaux. Comme le disait Martin Luther : « Dieu est devenu petit pour nous, afin que nous puissions devenir grands en lui. »
Ce chapitre de Luc nous invite également à contempler comment Dieu accomplit ses promesses, non pas avec éclat terrestre, mais dans une humilité sublime et pleine de signification.
1. Un signe inattendu
Lorsque les anges apparaissent aux bergers, ils annoncent un signe à première vue étrange : « Vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une mangeoire » (Luc 2 :12).
Imaginez un instant : le Messie promis, attendu depuis des siècles, ne se trouve pas dans un palais ni entouré de dignitaires. Au lieu de cela, il est dans un lieu où les animaux se nourrissent.
Dieu renverse, encore une fois, les critères humains : ce qui est grand aux yeux des hommes est insignifiant aux yeux de Dieu, et ce qui est méprisable devient glorieux dans son plan.
En fait, ce signe ne se limite pas à l’humilité de Christ. La mangeoire pointe aussi vers sa mission. Tout comme elle nourrit les animaux, Jésus vient pour être la nourriture spirituelle de son peuple. Il dira plus tard : « Je suis le pain de vie ; celui qui vient à moi n’aura jamais faim » (Jean 6 :35).
Dès sa naissance, sa vie entière annonce son sacrifice, le don de lui-même pour nourrir nos âmes affamées.
2. Une typologie puissante
Le signe de l’enfant dans la mangeoire rappelle une autre rencontre avec la gloire de Dieu dans l’Ancien Testament : le buisson ardent devant lequel Moïse s’est tenu (Exode 3).
Le contraste entre Moïse et les bergers :
- Moïse voit une manifestation glorieuse de Dieu dans un feu qui ne consume pas le buisson. C’est une scène spectaculaire, terrifiante, qui manifeste la sainteté de Dieu.
- Les bergers, en revanche, reçoivent un signe humble : un enfant vulnérable couché dans une mangeoire. Ici, la gloire de Dieu se révèle dans l’accessibilité et l’intimité.
Dieu ne se révèle plus dans une gloire inapprochable, mais dans une humilité qui rapproche.
Il devient tangible, accessible, incarné. La crèche annonce déjà le caractère de la mission de Christ : un Sauveur qui s’abaisse pour élever son peuple.
3. Le rôle des bergers dans l’Ancien et le Nouveau Testament
Les bergers jouent un rôle central dans l’Ancien Testament, reflétant souvent la relation de Dieu avec son peuple.
Dans l’Ancien Testament :
Les patriarches étaient des bergers : Abraham, Isaac, Jacob et leurs fils étaient des bergers, un métier humble mais essentiel, qui les distinguait des Égyptiens (Genèse 46:34). Les Egyptiens méprisaient les bergers.
Avant de libérer Israël, Moïse était berger. Dieu l’appelle, alors qu’il veille sur le troupeau de son beau-père (Exode 3).
Avant de devenir roi, David gardait les troupeaux. Son appel en tant que berger reflète son rôle futur de roi fidèle, qui nourrit Israël comme Dieu lui-même.
Les Écritures décrivent aussi Dieu comme un berger guidant son peuple (Psaume 23, Ézéchiel 34), établissant un lien direct entre les dirigeants fidèles et les bergers bons et justes.
Dans le Nouveau Testament :
Le rôle des bergers s’efface au profit des pêcheurs, car l’Évangile commence à s’étendre aux nations.
Mais ici, dans Luc 2, les bergers réapparaissent comme les premiers témoins du Messie. Ils symbolisent l’appel de Dieu à des hommes humbles pour recevoir et transmettre son message.
4. Parallèle entre Moïse et les bergers de Bethléem
Les bergers de Luc 2 et Moïse partagent une vocation commune : une rencontre avec Dieu qui transforme leur rôle en une mission de témoignage.
Moïse :
Il reçoit une manifestation glorieuse (sûrement de nuit) pour voir le buisson ardent) et un signe : il conduira Israël hors d’Égypte et adorera Dieu sur le mont Horeb (Exode 3:12). Moïse était en train de paître le troupeau et voit une lumière.
En tant que berger, Moïse conduit le peuple comme un troupeau, frappant l’ennemi (Pharaon) avec son bâton.
Les bergers de Bethléem :
Ils reçoivent une apparition angélique aussi de nuit, accompagnée d’un signe : un enfant couché dans une mangeoire. Luc 2:8 précise que les bergers « passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux »,
Contrairement à Moïse, leur rencontre avec Dieu ne se fait pas dans une vision terrifiante mais dans l’humilité d’un nourrisson. Mais dans les deux cas, il y a la notion de berger, de paitre, de nuit, et d’une lumière qui luit.
5. Le Messie comme berger ultime
Les prophéties de l’Ancien Testament convergent vers un berger messianique qui viendra paître Israël et apporter la paix.
- Ézéchiel 34:23 : « J’établirai sur eux un berger, mon serviteur David, et il les fera paître. »
- Michée 5:2-5 : « De toi, Bethléem, sortira pour moi celui qui sera le chef d’Israël… Il se tiendra debout pour paître son troupeau. »
Ces prophéties trouvent leur accomplissement en Christ.
Mais le génie de Dieu reste saisissant : le berger commence sa vie, comme mentionné tout à l’heure, dans une mangeoire. Jésus est venu non seulement pour guider son troupeau, mais pour devenir sa nourriture spirituelle, accomplissant pleinement sa mission rédemptrice.
6. Parallèle entre la crèche et le tombeau vide
La mangeoire de Bethléem préfigure déjà la croix et la résurrection.
- À Bethléem :
- Les bergers voient un enfant enveloppé de langes et couché dans une mangeoire. Ce signe annonce un Sauveur qui s’abaisse pour accomplir son œuvre de salut.
- À la résurrection :
- Les disciples voient les linges laissés dans le tombeau vide. Ce signe annonce que Christ, le Bon Berger, a donné sa vie pour ses brebis (Jean 10:11) et triomphé de la mort pour les conduire à la vie éternelle.
7. Application : Imitez l’humilité de Christ
La naissance de Christ nous appelle à adopter son humilité, comme le rappelle Philippiens 2:6-8, la kénose.
- Rien n’était trop humble pour le Roi des rois : Ni la mangeoire, ni la croix. Sommes-nous prêts à servir les autres, même dans les tâches les plus modestes ?
- Jésus s’est rendu accessible aux bergers, méprisés par la société. Pouvons-nous aimer ceux que le monde ignore ou rejette ?
- Dans nos relations, nos paroles et nos actions, imitons la descente de Christ pour élever ceux qui sont faibles.
III. Dieu appelle les humbles à la louange et au témoignage
(Luc 2 :13-20)
Dieu choisit des bergers, des hommes simples et méprisés, pour leur révéler la naissance du Sauveur. Par ce choix, il démontre que son Royaume ne suit pas les valeurs humaines, mais élève les humbles et les petits pour accomplir ses desseins glorieux.
1. Un message céleste pour des hommes ordinaires
Lorsque les cieux s’ouvrent et que la gloire du Seigneur éclaire la nuit des bergers, ces derniers entendent une annonce qui bouleverse l’histoire : « Bonne nouvelle d’une grande joie… Un Sauveur vous est né, qui est le Christ, le Seigneur » (Luc 2 :10-11).
Louange des anges éclatent :
14Gloire à Dieu dans les lieux très hauts,
Et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée
Le message de portée universelle, adressé au monde entier, est d’abord confié à des bergers. Dans la société de l’époque, ces hommes étaient méprisés, souvent considérés comme impurs et insignifiants. Pourtant, Dieu les choisit pour être les premiers témoins de son plan de salut. Il les agrée.
Pourquoi des bergers ? On avait vu ça la semaine dernière : « Il renverse les puissants de leurs trônes et élève les humbles » (Luc 1 :52). En révélant la naissance du Messie à des hommes ordinaires, Dieu montre que son salut n’est pas réservé à une élite, mais offert à tous, sans distinction.
2. Une réponse immédiate
Après avoir entendu les anges, les bergers n’hésitent pas. Luc écrit : « Allons jusqu’à Bethléem et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître » (Luc 2 :15).
Leur obéissance est remarquable. Ils ne demandent pas de preuves supplémentaires, ne doutent pas, mais se mettent immédiatement en route. Cette obéissance simple et pleine de foi est un modèle pour nous tous. C’est ce qui me pousse à vouloir aller prêcher pour les gangs de rue à Montréal.
Une fois qu’ils voient l’enfant emmailloté dans la mangeoire, leur émerveillement se transforme en action : « Ils racontèrent tout ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant » (Luc 2 :17). Ces hommes, auparavant silencieux dans l’obscurité de la nuit, deviennent des messagers zélés de la lumière de Christ.
Et que font-ils ensuite ? Ils retournent à leurs troupeaux, mais leurs cœurs sont transformés. « Les bergers s’en retournèrent, glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu’ils avaient entendu et vu » (Luc 2 :20). Leur rencontre avec le Messie les pousse à une vie de louange et de témoignage.
3. Application : Louez et témoignez
Comme les bergers, nous sommes appelés à deux réponses face à la bonne nouvelle de Jésus-Christ :
- Louer avec émerveillement. Les bergers ne se contentent pas de constater la venue du Messie, ils adorent. Leur louange jaillit d’un cœur émerveillé par l’amour de Dieu et la grandeur de son plan. À notre tour, prenons le temps d’adorer Dieu pour son salut, non seulement dans nos chants, mais dans toute notre vie. Prenons un temps cette semaine en famille pour s’émerveiller devant la venue du Messie.
- Témoigner avec simplicité. Les bergers, bien que considérés comme insignifiants, deviennent les premiers évangélistes. Leur message est simple : ils racontent ce qu’ils ont vu et entendu. Nous aussi, nous sommes appelés à témoigner, même si nous pensons ne pas être qualifiés. Nous n’avons pas besoin d’avoir toutes les réponses ; il suffit de partager ce que Christ a fait pour nous.
Ainsi : Louons Dieu pour son salut merveilleux.
Témoignons de la paix et de la joie que Christ apporte, même dans les épreuves.
14Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, Et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée.
Nous sommes agréés, c’est de nous dont ce chant parle. Si cela est notre louange ? Que le reste suive.
Conclusion : Une invitation à l’adoration et au témoignage
Le récit de Luc 2 nous appelle à contempler la souveraineté, l’humilité et la grâce de Dieu :
1- Dieu dirige toute l’histoire pour accomplir son plan.
2- Dieu révèle sa gloire à travers l’humilité et la proximité.
3- Dieu transforme les humbles pour qu’ils deviennent des témoins joyeux.
Comme les bergers, venons avec foi et émerveillement devant notre Sauveur. Que nos vies reflètent cette bonne nouvelle : un Roi est né, un Sauveur nous est donné.
« Allez donc, faites de toutes les nations des disciples » (Matt 28.19)
Prière : Seigneur, nous te louons pour ta souveraineté parfaite et ton amour infini. Merci d’avoir envoyé ton Fils dans l’humilité pour nous sauver. Aide-nous à t’adorer avec un cœur reconnaissant et à partager cette bonne nouvelle avec le monde. Amen.