Le thème de la série que j’ai commencé en Exode concerne La Loi qui remet de l’ordre, dans la Création, l’Eglise et nos vies.
Et nous allons voir aujourd’hui que Dieu, dans sa justice à travers Sa magnifique Loi ne punit jamais de manière excessive ET ne punit jamais de manière insuffisante.
La justice des hommes, en comparaison, est souvent imparfaite, vacillants entre des punitions trop sévères ou trop clémentes.
Cette réalité se manifeste dans les tribunaux, mais aussi dans nos lieux de travail, nos familles, nos relations personnelles ET dans l’Eglise !
Trop de sévérité dans la punition peut entraîner une injustice envers celui qui est puni, alors qu’une punition trop clémente peut laisser la victime souffrir davantage et ne pas dissuader le mal.
L’imperfection de la justice humaine nous confronte parfois à ces deux extrêmes.
Quel extrême te qualifie le plus ? Es-tu trop sévère par rapport la Loi de Dieu ou trop doux ? Les 2 !?
Alors, comment pouvons-nous appliquer la justice de manière équilibrée, en évitant ces deux extrémités ?
Pour répondre à cette question, nous allons aborder trois points : 1) le résumé et des clefs de compréhension du texte, 2) le problème de la sur-punition ou de la sous-punition, 3) l’exemple de la punition parfaite incarnée en Jésus-Christ.
Nous nous référerons à Exode 21.12-36, pour nous aider à éviter de punir de manière excessive ou insuffisante.
Levons-nous pour écouter attentivement les enseignements tirés des Saintes Écritures.
1- Résumé et clefs du texte
Le résumé peut être structuré de la manière suivante :
- Lois sur l’homicide et la violence physique :
- Homicide involontaire : refuge accordé en cas de mort accidentelle.
- Homicide prémédité : punition sévère sans échappatoire.
- Violence envers les parents : passible de la peine de mort.
- Blessures non mortelles lors de disputes : obligation de payer pour la perte de travail et les soins médicaux.
- Blessure à une femme enceinte : amende pour accouchement précoce sans dommage supplémentaire, loi du talion en cas de blessures graves.
- 2 Lois sur les crimes sévères et leurs sanctions :
- Enlèvement : puni par la peine de mort.
- Maudire les parents : également puni par la peine de mort.
- Mort d’un esclave : conséquences si mort immédiate,
- 3 Droits et protections des esclaves :
- Blessure à un esclave : libération de l’esclave en cas de blessure grave (perte d’un œil ou d’une dent).
- 4 Responsabilité et indemnisation en cas de dommages causés par des animaux ou des accidents :
Pour résumer ce texte j’aimerais également vous donner deux clefs de lectures, une donnée par Origène, l’autre par Grégoire le Grand. Car on touche ici deux sujets importants qui peuvent perdent du monde.
La tension entre La lex talionis / grâce et celle entre l’AT / NT.
Connaissez-vous Celse ? Celse était un philosophe et écrivain de la deuxième moitié du 2ème siècle après J.-C., célèbre pour son opposition et critique systématique du christianisme. Il dit ceci :
- L’Ancien Testament dit « Œil pour œil, dent pour dent » la loi de Talion , ce qui suggère une justice.
- Le Nouveau Testament, en revanche, enseigne à tendre l’autre joue, indiquant une approche plus pacifique et de pardon.
Il affirme : Contradiction !
Mais … voyez-vous Origène répond avec intelligence à cela, et dit que l’Ancien Testament connaît des concepts de patience et de non-violence, comme illustré dans les Lamentations de Jérémie 3.27-30 :
27Il est bon, pour l’homme, de devoir se plier à des contraintes dans sa jeunesse. 30 Qu’il présente la joue à celui qui le frappe, qu’il soit rassasié d’insultes !
Cet exemple montre que subir des outrages et rester patient est valorisé AUSSI dans l’Ancien. Ce que la Bible conteste du NT à AT c’est la vengeance personnelle.
Il n’y a pas de contradiction entre les enseignements de Moïse et ceux de Jésus.
Les différences apparentes dans les messages ne signifient pas que l’un a tort ou que Dieu a changé d’avis entre l’Ancien et le Nouveau Testament.
Celse et les chrétiens « celsiens » de notre époque ont tort. Il est important de réaffirmer la cohérence et la continuité des commandements de Dieu à travers l’histoire biblique.
De plus (2ème clef de compréhension). Les commandements de l’Ancien Testament ne sont pas nécessairement plus stricts que ceux du Nouveau Testament.
Grégoire le Grand souligne dans l’un de ses sermons que l’interprétation qui mène à cette conclusion est trop simpliste.
Dans l’Ancien Testament, les règles sont souvent concrètes et liées à des actions spécifiques, comme le vol. Par exemple, si quelqu’un volait, il devait rembourser quatre fois la valeur de ce qu’il avait pris. Cette approche est directe et orientée vers des actions et des sanctions spécifiques.
En revanche, dans le Nouveau Testament, les commandements sont plus axés sur l’état d’esprit et les intentions.
L’homme riche en Luc 12.15 n’est pas critiqué pour avoir volé, mais plutôt pour ne pas avoir été généreux avec sa propre richesse.
L’accent est mis sur l’orgueil et le manque de partage, plutôt que sur l’acte concret de vol. Comprenez-vous cette deuxième clef de lecture ?
En résumé, les enseignements du NT ne sont pas moins stricts que ceux de l’AT, mais abordent la moralité et la justice d’une manière différente, se concentrant davantage sur les intentions et les attitudes intérieures plutôt que sur les actions extérieures.
Regardez Zachée ! Il n’a pas dit sous la grâce de Christ : je me moque de la loi ! Il a dit en Luc 19.8 : Voici, Seigneur : Je donne aux pauvres la moitié de mes biens (générosité), et si j’ai fait tort de quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple. Il applique ce qu’on a lu au verset 37 !
2- Sur-punition ou sous-punition
Maintenant que ces deux clefs sont données, revenons à notre texte.
Au centre de ce passage se trouve le principe fondamental de justice de Dieu, à savoir que la punition doit être à la hauteur du crime.
« Mais s’il y a un accident, tu donneras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure. » (21:23-25).
Cette justice exacte exige que nous évitions de sous-punir OU de surpunir.
Si quelqu’un prend une vie, nous ne lui enlève qu’une simple dent.
Si quelqu’un frappe une autre personne, nous ne lui retire pas la vie.
Il y a une notion de Proportion dans la Loi de Dieu.
La sanction doit être à la hauteur du crime. Ni trop, ni trop peu.
Et c’est exactement ce à quoi l’Eglise doit rechercher lorsqu’elle doit rendre justice par la discipline de l’Eglise !
Et d’ailleurs c’est un constat navrant, prenons deux exemples :
Le premier j’en ai parlé cette semaine pour ceux qui auraient vu l’affaire : Guillaume Bourin (un blogueur populaire) a passé entre les filets d’une discipline juste durant plus de 10 ans. Et lorsqu’une enquête se rend compte du danger : il n’est toujours pas excommunié. C’est un gros problème. Il y a une insatisfaction. Une sous punition ! [MISE A JOUR : GB a été excommunié].
La Loi que nous lisons aujourd’hui n’est pas laxiste ! Elle est juste ! On n’est pas dans une petite mafia qui s’arrange entre eux et qui protège sa popularité.
La première réflexion à avoir n’est pas : il est mon ami, je dois le couvrir, mais que dit la Parole de Dieu sur mon ami ou sur moi-même !
Nous devons sanctionner exactement en Eglise parce que Dieu sanctionne exactement.
Et ne pas être juste ? Entant que pasteur, anciens, dirigeants ? Nous amènerons à rendre des comptes ! Aussi bien dans la sous punition que la surpunition !
Deuxième exemple : durant la pandémie, l’Eglise s’est alliée avec l’Etat pour punir notre peuple, en lui privant d’aller à l’Eglise à cause d’un vaccin ! La panique a pris le dessus sur la fraternité, on ne se posait plus la question : comment vas-tu mon frère mais, es-tu vacciné ? Les non vaccinés se sont vus être marqués par le slogan : infréquentable, voir assassin !
Et ceci a même touché les milieux reformés, qui étaient bien plus équipés que les autres avec nos confessions de foi ! Mais ils se sont assis dessus. Et bien souvent, ne se sont même pas excusés. Il y a ici une sur-punition, qui crée une insatisfaction !
Les Eglises sont censés être des bastions de guerre contre le monde, et elles se sont vues infiltrées par des idéologies qui ont créé des divisions.
Soyons, dans notre assemblée, un bastion contre les forces du mal et gagnons du terrain mes amis.
Maintenant, toujours en lien à notre texte d’aujourd’hui, nous observons qu’il existe des circonstances particulières. Notons-les.
Bien que le centre de ce passage soit le premier, fondamental et juste principe de justice de Dieu, tout autour de lui se trouvent diverses qualifications et conditions à prendre en compte lors de l’administration de la justice.
Et ces points que je vais vous donner peuvent être une aide dans vos vies de familles, et pour nous ici à l’Eglise :
Si un enfant ou un paroissien agit mal ?
Il est important de prendre plusieurs choses en considérations, car Dieu lui-même, le fait. 4 choses :
1- Dieu mesure le motif (21:13-14) : L’acte était-il délibéré, prémédité ou non ? Regardez :
Homicide involontaire : refuge accordé en cas de mort accidentelle.
Homicide prémédité : punition sévère sans échappatoire.
2- Dieu évalue la victime (21:15-17) : Quel était le statut de la victime et sa relation avec l’auteur de l’infraction ?
Violence envers les parents,
Blessure à une femme enceinte,
Blessure à un esclave. Un maître pouvait être mis à mort !
3- Dieu calcule le coût (21:18-23) : Quelle est la gravité de la blessure, du dommage ou de la perte ?
4- Dieu recherche la responsabilité (21:28-36) : L’acte aurait-il pu être évité avec plus d’attention et de prévoyance ?
Tous ces facteurs atténuants doivent être pris en compte lors de l’application du principe fondamental de Dieu de la justice « œil pour œil », afin que personne ne soit trop ou pas assez puni.
Motif – Victime – Cout – Responsabilité.
3- L’exemple de la punition parfaite incarnée en Jésus-Christ.
Enfin, nous arrivons à notre dernier point et sûrement le plus important.
Ce passage révèle que Dieu est le juge parfait qui administre une justice parfaite à tous.
Si vous avez déjà été victime d’un crime ou d’une injustice, vous savez à quel point la justice humaine est imparfaite.
C’est pourquoi nous aimons adorer le Dieu qui, un jour, administrera une justice parfaite.
La justice parfaite est magnifique, n’est-ce pas ?
Et … La justice parfaite de Dieu n’est nulle part plus belle qu’à la croix de Jésus-Christ, où il a été parfaitement jugé à notre place, sans aucune atténuation.
Il a payé vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure.
Il a subi la justice de Dieu pour tout son peuple jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à souffrir.
Jésus a subi la pleine justice de Dieu jusqu’à ce qu’il satisfasse pleinement la justice de Dieu.
Qui est fou pour ne pas recevoir le don de Jésus-Christ pour son péché ? Sont-ils conscients qu’en le rejetant ils vont devoir payer et souffrir pour toutes les injustices qu’ils ont produite dans leur vie !
Si le Christ n’est pas notre espérance, nous souffrirons de la justice parfaite de Dieu pour l’éternité, en Enfer !
Si le Christ a satisfait la justice, nous pouvons avoir l’espoir satisfaisant d’une éternité satisfaisante, au paradis.
En réalité, il serait injuste au Père de nous condamner si nous sommes en Christ, car il a subi la justice à notre place. Je répète : En réalité, il serait injuste au Père de nous condamner si nous sommes en Christ, car il a subi la justice à notre place
Ainsi pour terminer :
Comment appliquer la justice en évitant de trop punir ou de sous punir ?
- Comprenons la Loi de Dieu qui remet de l’ordre dans le laxisme ambiant ! Ne soyons pas des Celciens Chrétiens.
- Et saisissons les circonstances comme le fait les Saintes-Ecritures en ayant un œil sur le motif, la victime, le coût et la responsabilité,
- Enfin, rappelez-vous avec joie que Dieu a parfaitement jugé le Christ parfait à votre place. Avancez libre de tout poids cette semaine !
Et si malgré cela l’Esprit-Saint met un poids sur ton cœur, c’est peut-être pour réparer une injustice que tu as commise. Vous savez maintenant quoi faire :
Faisons comme Zachée, appliquons la Loi et la générosité du Seigneur.
Joseph Imbernon