Prédication

Prédication : Exode 27.9-19, Le parvis de l’Eglise.

Aujourd’hui nous allons voir 3 choses en lien à notre texte qui suit la semaine précédente.

1) le résumé d’Exode 27.9-19

2) Le rôle du parvis

3) L’accomplissement en Jésus-Christ

Et je vais ajouter un 4ème point, qui sert presque de conclusion, la conséquence d’une bonne compréhension du parvis dans la vie pratique de l’Eglise.

Levons-nous pour lire les Saintes-Ecritures Exode 27.9-19

1- Résumé d’Exode 27.

Dans Exode 27, nous découvrons les instructions détaillées données par Dieu pour la construction du parvis du tabernacle.

Le parvis est un espace extérieur entourant le sanctuaire intérieur.

Voici les 2 points clés :

  1. Dimensions et Matériaux :
    1. Le parvis mesurait 100 coudées de long (environ 45 mètres) du Sud au Nord, et 50 coudées de large (environ 22,5 mètres) sur les côtés Est à Ouest.
      C’est presque un terrain de hockey.
    1. Les tentures qui formaient la clôture avaient une hauteur de 5 coudées (environ 2,25 mètres).
    1. Il y avait 20 poteaux sur les côtés nord et sud, 10 sur les côtés est et ouest.
    1. Pour les socles, il y avait du Bronze pour la base, et des crochets d’argent en haut.
    1. L’entrée était de 20 coudées (environ 9 mètres) de large, faite de lin bleu, violet et écarlate, brodée.
  2. Symbolisme et Fonction :
    1. Le parvis sert de zone de transition entre le monde extérieur et le lieu saint, symbolisant le passage du profane au sacré. De l’impure au pur.
    1. C’est dans le parvis que les sacrifices étaient offerts, ce qui souligne une purification avant d’entrer dans la présence divine.
    1. Dans le parvis, on a deux meubles, l’autel qu’on a vu la semaine dernière (purification par le sang) et la cuve (purification par l’eau)

2- Le rôle du parvis :

Le parvis du tabernacle est un lieu de transition pour les Israélites, servant à la fois de zone de purification et de préparation avant d’entrer dans la présence divine.

Comprendre ses éléments et leur symbolisme donnera une profondeur dans notre propre rôle d’Eglise ensuite.

2 Éléments du Parvis :

  1. Pour l’Autel des Sacrifices : Je n’avais pas mis l’emphase là-dessus la semaine dernière mais l’autel est un carré, comme le lieu très saint. Le carré renvoie à la perfection.
  2. La Bassine de Lavage (Cuve) était utilisée par les prêtres pour se purifier avant d’entrer dans le lieu saint.

Ainsi on comprend que le parvis était une zone 1) de transition et 2) de purification. Le parvis était la zone de purification avant d’entrer dans la présence de Dieu.

Le bas du tabernacle (bases en argent) s’aligne avec le haut de la cour (bandes et crochets en argent).

Comprenez que le tabernacle ne touchait pas directement la terre du parvis. Il était soutenu par des socles ou bases en argent, qui agissent comme une barrière solide séparant le ciel de la terre, Dieu des humains.

Le tabernacle est donc comme un étage supérieur de la cour, représentant symboliquement le ciel au milieu de la cour qui représente la terre.

C’est la terre ici. Puis au-dessus d’elle se trouvent les cieux (l’Univers), le lieu Saint, et les cieux les plus élevés (là où se trouve les chérubins et le trône céleste de Dieu) le lieu Très Saint.

Les formes deviennent de plus en plus parfaites lorsqu’on s’avance vers le lieu Très Saint.

On passe d’un rectangle, à un carré, mais aussi du bronze, à l’argent puis à l’or. On passe du sacrifice dans la cour, au fait de manger avec Dieu (pain de propitiation) à table.

Cette progression de l’Eglise se fait également dans le temps, regardez Ap 21.16 :

La ville avait la forme d’un carré, sa longueur était égale à sa largeur. Il mesura la ville avec le roseau : 12 000 stades (2 220 kilomètres). ; la longueur, la largeur et la hauteur en étaient égales.

Le parvis représente donc la terre, tandis que le lieu saint et le lieu très saint symbolisent les cieux visibles et le trône de Dieu.

Le ciel se fait une porte à travers le tabernacle pour « coloniser » les lieux. C’est pour cela que nous avons une vue générale du monde positive. C’est le ciel qui conquerra la terre, pas le contraire.

Ici, le 3ème ciel n’était pas accessible, les marches sont trop grandes. Nous ne pouvons pas aller de la terre vers le Ciel sans former des tours de Babel.

Le Sinaï avait besoin de Moïse, le Tabernacle avait besoin d’un saint sacrificateur. Ce que l’Eternel va faire ? C’est habiter la terre par Jésus-Christ pour communiquer le monde du ciel directement dans les chrétiens, afin qu’ils brillent parmi les nations.

Les éléments du parvis, l’autel des sacrifices et la cuve de lavage, soulignent la nécessité de purification par le sang et de purification par l’eau avant d’entrer dans la présence de Dieu.

Maintenant, le sang et l’eau ne vous rappellent pas quelque chose ?

3- Jésus-Christ

La purification par le sang et l’eau trouve son accomplissement ultime en Jésus-Christ.

Lorsque Jésus est mort sur la croix, de l’eau et du sang ont coulé de son côté lorsque le soldat l’a transpercé (Jean 19:34).

Arrivés à Jésus et le voyant déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes ; 34mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et aussitôt, il sortit de l’eau et du sang. 35Celui qui l’a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai ; et lui, il sait qu’il dit vrai, afin que vous croyiez, vous aussi. 36Cela est arrivé, pour que l’Écriture soit accomplie :

Aucun de ses os ne sera brisé.

37Et ailleurs, l’Écriture dit encore :

Ils regarderont à celui qu’ils ont percé.

A l’autel, au lieu de sacrifice, l’Eternel a voulu que du sang et de l’eau sorte de la côte de Jésus-Christ.

Avec tout ce que je vous ai dit, ça fait sens.

Cet événement symbolise la purification totale offerte par le Christ : purification par le sang, qui lave nos péchés, et par l’eau, qui nous purifie spirituellement.

La croix devient le parvis de notre monde.

De plus, dans cette situation, Jean met un accent sur ce sang et cette eau, il est dit :

« L’homme qui a vu cela a rendu témoignage, et son témoignage est vrai. Il sait qu’il dit la vérité, et il témoigne afin que vous croyiez, vous aussi » (Jean 19:35).

Ensuite, Jean montre d’autres liens avec l’Ancien Testament au verset 37.

Jean veut nous faire comprendre quelque chose qu’il considère important, entre autres, que le sang correspond au sang de l’autel et l’eau à l’eau du bassin de lavage.

Jean cite Zacharie, il nous pousse à relire Zacharie. Et lorsqu’on lit Zacharie 12.10 par Jean 19.37. On arrive à Zacharie 13. Il est dit dans Zacharie 13.1 :

En ce jour-là,

Une source sera ouverte

Pour la maison de David

Et les habitants de Jérusalem,

A cause du péché et de la souillure.

En d’autres termes, ils ne recevront pas un bassin statique, mais une fontaine bouillonnante d’eau courante. Cette source de purification est représentée par l’eau qui coule du côté de Jésus.

Jésus dit aussi : « Quiconque boit cette eau [l’eau ordinaire] aura encore soif, mais celui qui boira l’eau que je lui donnerai n’aura jamais soif. En effet, l’eau que je lui donne deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle » (Jean 4,13-14).

Les prêtres dans le parvis du Tabernacle « ont soif » encore et encore, c’est-à-dire qu’ils ont besoin d’être lavés encore et encore. Mais la purification du Christ purifie pour toujours.

Plus loin, Jésus identifie l’eau au Saint-Esprit, Jn 7.37–39 :

37Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus debout s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. 38Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. 39Il dit cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore [donné], parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.

Actes 1 rebondit à cela :

Jean Baptiste a baptisé avec de l’eau, mais vous, dans quelques jours, vous serez baptisés avec le Saint-Esprit. (Actes 1:5)

Repentez-vous et soyez baptisés, chacun de vous, au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés. Et vous recevrez le don du Saint-Esprit. (Actes 2:38)

Poytress en parle très bien. La discussion de Jésus avec Nicodème sur le fait de naître de l’eau et de l’Esprit (Jean 3:5) s’appuie sur l’image de la purification dans Ezéchiel 36:25-27 et met l’accent sur ces mêmes vérités.

Voyez-vous, que ces éléments deviennent une aide dans vos lectures quotidiennes des Saintes-Ecritures. Bien comprendre l’autel et le sang, la bassine et l’eau donne une compréhension plus profonde de beaucoup de choses. Exemples :

L’autel des sacrifices dans le parvis était un carré, représentant la perfection.

Jésus-Christ est l’accomplissement parfait de tous les sacrifices. Son sacrifice est complet et parfait, répondant pleinement aux exigences de Dieu pour l’expiation des péchés.

La cuve de lavage était utilisée par les prêtres pour se purifier avant d’entrer dans le lieu saint.

De même, par la foi en Jésus-Christ, nous sommes purifiés pour entrer dans la présence de Dieu. L’eau est repris par le thème du baptême, qui pointe une purification par l’Esprit Saint.

Dans Éphésiens 5:26, Paul écrit que Christ « a purifié l’Église par le lavage d’eau par la parole ».

4-

Mais où cela nous mène ? Maintenant que nous avons compris que Jésus-Christ a accompli toutes ces choses magnifiques, quant est il de notre mission de notre rôle, en quoi ce que j’apporte nous concerne dans notre vie pratique et pour notre Eglise ?

Dans l’Apocalypse, du haut d’une montagne, Jean, comme Moïse, voit le modèle du ciel.

Il l’écrit et l’envoie à l’Église afin que nous puissions reproduire le modèle céleste sur terre. Il nous donne les plans.

A quoi servirait-il de nous parler de la Jérusalem Céleste, si elle ne nous concerne pas de notre vivant ?

Nous sommes les bâtisseurs. La ville vue par Jean est en cours de construction.

Cette ville de 2000 kilomètre est une représentation de l’Eglise.

Dans l’Ancien Testament : Le parvis était une zone de transition du profane au sacré, préparant le peuple à entrer dans la présence de Dieu.

Si le parvis représente la terre, et si l’Eglise est un « tabernacle » ayant été purifié par le sang de l’Agneau et l’eau de l’Esprit.

Ceci veut dire que nous sommes un signe du ciel pour nos semblables. Et je ne suis pas en train de faire de la pensée positive ici, je m’appuie sur Exode 27 accomplit en Christ ! Nous n’avons aucun mérite à cela, tout nous vient de Lui !

Tu es une terre de transition, tu es passé de profane, d’impur, à sacré, c’est-à-dire pur.

La source d’eau vive qui part de Jésus-Christ, découle en nous ! C’est un fait ! Nous sommes le canal par lequel Jésus-Christ veut irriguer la terre.

Comme je parle d’eau, j’aimerais vous amener à saisir quelque chose.

Après avoir décrit le nouveau temple en détail, Ézéchiel voit de l’eau s’écouler de la maison de Dieu (Ézéchiel 47).

Au départ, il ne s’agit que d’un petit filet d’eau qui s’écoule du trône de Dieu et traverse les parvis du temple. En sortant du seuil du temple, l’eau devient plus large et plus profonde, continuant à grandir en s’écoulant de Sion vers la terre.

L’eau atteint d’abord les chevilles d’Ézéchiel, puis ses genoux, et enfin elle devient si profonde qu’il ne peut plus la traverser. À mesure qu’elle coule, là où elle passe, des arbres poussent et portent des fruits.

La rivière d’Ézéchiel coule vers l’est, jusqu’à la mer Morte, où elle transforme l’eau salée en eau douce, redonnant vie aux poissons morts.

Cette vision illustre l’œuvre transformatrice de Dieu dans le monde, avec l’eau qui symbolise la vie émanant du sanctuaire, du lieu de culte, pour revitaliser toute la création.

Cette vie sort du Sanctuaire, du parvis. (Lire Ez 47.1-12 si besoin).

Notre Eglise est un lieu où passe cette eau. Comment briller à notre niveau ? Premièrement en rendant gloire à Dieu par nos cultes.

C’est pour cela que nous devons travailler nos chants, nos liturgies, nos dimanches pour devenir une vitrine pour les païens. Un parvis.

Dans les Écritures, le culte est un renouvellement de l’alliance, et les cérémonies de l’alliance sont organisées selon une séquence d’actions spécifique.

Israël se rassemble au Sinaï, se purifie en vue de l’apparition du Seigneur, écoute la parole, puis festoie en présence du Seigneur (Exode 19-24).

Lorsque les Israélites offraient une série de sacrifices, ils commençaient par un sacrifice pour le péché afin de se purifier, ajoutaient un sacrifice d’ascension pour entrer dans la présence de Dieu et terminaient par un sacrifice de paix qui impliquait un repas (Nb 6 ; 2 Chr 29:20-33).

C’est pour cela que nous avons fait le choix de cet ordre de culte !

Même nos postures ont du sens. Lorsqu’on se lève, qu’on s’assoit, qu’on se met à genou.

Il n’y a pas de commandement biblique qui nous dit de nous mettre à genou pour le temps de confession. Mais nous voyons le peuple de Dieu, ainsi que des rois, des prophètes prendre cette posture durant leur temps de confession !

Il n’y a pas de commandement biblique qui nous dit de nous asseoir pour la communion. Mais Jésus a ordonné aux foules de s’asseoir avant de les nourrir (Matthieu 14:19 ; Marc 6:39 ; Jean 6:10). La position assise est celle des rois, et la table du Seigneur est une table pour les amis du roi (Jean 15:13-14 ; cf. 1 R 4:5). Pensez-y tout à l’heure quand on prendra la Cène.

D’ailleurs, la Cène est une célébration et non une contrition ; nous mangeons et buvons en tant que prêtres-rois autour du Roi des rois ! C’est un moment festif, de joie !

Notre parvis est ce qui est vu, ceux qui nous visitent, ceux qui entendent parler de nous doivent voir cela. Et s’ils posent des questions, nous pourrons leur répondre.

Dans cette volonté de faire sortir de l’eau du sanctuaire, nous avons aussi un calendrier, j’ai prêché sur cela récemment. Le culte d’Israël fournit un guide (Lv 23 ; Dt 14-16).

Chaque année, Israël commémorait les grands actes de Yahvé lors de l’exode (Pâque), du don de la loi (Pentecôte) et de la préservation d’Israël dans le désert (fête des tentes).

Les semaines d’Israël étaient structurées par une danse du travail et du sabbat, et son année avait également un rythme liturgique.

Notre église cherche à suivre ce rythme du mieux qu’elle le pourra. Afin que de faire pousser du torrent qui nous traverse, des arbres fruitiers, des fruits qui ne s’épuiseront pas comme nous le dit Ez 47.12.

Pourquoi je porte une robe ? Rien dans les Saintes-Ecritures me le demandent expressément. Mais nous savons également que les prêtres portaient des vêtements distinctifs qui manifestaient leur fonction (Exode 28). On verra cela dans une ou deux semaines.

Dans toute l’Écriture, les vêtements sont une marque d’autorité et de gloire (cf. Gn 37,36 ; 1 S 15,27 ; 1 R 11,26-40).

L’Église n’est pas une démocratie. Il y a des chefs et des dirigeants dans l’Église, comme dans n’importe quelle ville.

Comment devenir un parvis pour notre monde ?

En devenant le centre attractif pour les autres églises et pour notre région, le Centre du Québec, si on y arrive, que cela puisse en être ainsi pour le Québec, et la Francophonie.

En tant que sanctuaire, la Nouvelle Jérusalem est le centre du monde, et ceux qui sont appelés à servir et à recevoir la parole et la nourriture de Dieu, ceux qui chantent et prient en présence du Roi, exercent l’activité la plus importante connue de l’homme.

L’Esprit nous équipe de sa puissance afin que nous sortions du sanctuaire pour tuer les idoles et guérir, pour détruire les idoles et faire vivre.

La purification de Jésus-Christ ne nous conduit pas dans une situation d’attente, attendant que la vie se termine pour attendre la Nouvelle Jérusalem, celle-ci est déjà en cours de construction, dont nous sommes les membres.

La semaine prochaine nous verrons la suite d’Exode 27, le chandelier, la lumière de Christ mais aussi le fait que nous sommes une ville qui brille. Une cité de lumière.

Prions.

Olivier Joseph Imbernon

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