Méditation

Le Port du Voile ? Permis ou Obligatoire ?

Avant de discuter du passage sur le port du voile dans 1 Corinthiens 11:2-16, je tiens à clarifier ma position sur 1 Timothée 2:11-12 pour qu’il n’y ait aucune ambiguïté la dessus.

Sur 1 Timothée 2:11-12

« 11 Que la femme s’instruise en silence avec une entière soumission. 12 Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre autorité sur l’homme mais qu’elle demeure dans le silence. » 1 Timothée 2.11-12

Selon 1 Timothée 2:11-12, il est stipulé que les femmes doivent recevoir l’enseignement en silence et avec soumission complète. Paul explicite qu’il n’autorise pas les femmes à enseigner ou à exercer une autorité sur les hommes, mais qu’elles doivent garder le silence pendant le culte. Cette directive de Paul est présentée comme un principe universel et intemporel, reflétant une instruction explicite des Saintes Écritures sur le rôle des femmes dans le contexte du culte.

Ce texte exclut fermement la possibilité pour les femmes d’occuper des postes de pasteures, d’anciennes, ou de diacres affirmant clairement qu’elles ne doivent pas enseigner ni prendre de rôle de direction au sein de l’église.

L’Analyse de J.B. Jordan

Maintenant que ce point est clarifié, examinons 1 Corinthiens 11.2-16 en nous appuyant sur Jordan, J. B. dans son article « The Woman’s Head Covering in 1 Corinthians 11:2–16 » publié dans Biblical Horizons en 1993.

D’après Jordan, les instructions de Paul sur le port du voile étaient spécifiques à la période et aux pratiques de l’Église primitive, liées aux dons spirituels comme la prophétie et la prière en langues, particulièrement actives entre 30 et 70 après J.-C. Ces pratiques ont cessé avec la fin de cette période et la finalisation du canon des Écritures.

L’analyse contextuelle de Jordan clarifie que l’ouverture de la section du chapitre 11 jusqu’au chapitre 14 vise à organiser la prière, la Cène, et la pratique des dons miraculeux, aujourd’hui disparus.

Clarification des Directives de Paul

Pour bien saisir le texte, reprenons le ensemble.

Paul commence par louer les Corinthiens pour leur fidélité à se rappeler de ses enseignements et à respecter les instructions qu’il leur a transmises, sous-entendant le besoin d’ordre (1 Corinthiens 11:2).

Les directives de Paul établissent un cadre ici qui semble s’étendre au-delà des simples cultes formels. En effet, alors qu’il interdit explicitement aux femmes de parler durant les cultes dans 1 Timothée 2.11-12, il précise dans 1 Corinthiens 11.5 que les femmes peuvent prier ou prophétiser (dans le cadre de dons spirituels, et non comme prédicatrices). Les règles ne sont pas les mêmes selon les situations.

Les versets se complètent et ne se contredisent pas. Paul ne fait pas de zigzag dans ses enseignements, comme s’il écrivait une recette qu’il ne comptait pas suivre. Ses instructions aux Corinthiens ne sont pas un jeu de devinettes ; elles tracent une ligne droite et claire, sans retour en arrière ni contradiction (toutes mes excuses Murray et Jean Calvin).

Sur la Prophétie et la Prière

Ensuite, il clarifie la structure hiérarchique souhaitée par Dieu : le Christ est la tête de chaque homme, et chaque femme est sous l’autorité d’un homme, comme un mari ou un père (v3).

Paul précise qu’il est inapproprié pour un homme de couvrir sa tête pendant la prière ou la prophétie car cela déshonorerait sa tête, le Christ. Tandis que la femme doit couvrir sa tête lorsqu’elle prie ou prophétise, car sans cela, elle déshonorerait sa propre tête – son autorité masculine. (v4 et 5).

Voyez-vous ? Ce passage s’applique spécifiquement à un contexte de « prière et de prophétie » (vv. 4-5). Je le répète, ici, dans 1 Corinthiens 11-14, la prophétie est présentée comme un don spécial qui a pris fin avec la finalisation du canon biblique.

À l’époque actuelle, l’Église ne vit plus dans les circonstances particulières de cette période initiale. Par conséquent, le port d’un signe visible comme celui évoqué n’est plus requis, car les conditions spécifiques de « prière et de prophétie » auxquelles Paul faisait référence ne prévalent plus. La femme n’est plus concernée par cette directive spécifique, mais plutôt par cet enseignement général en 1 Timothée 2.11-12 :

Que la femme s’instruise en silence avec une entière soumission. 12Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre autorité sur l’homme mais qu’elle demeure dans le silence.

Conclusion

Maintenant, suis-je un fervent opposant du port du voile ? Non, tant qu’il ne devient pas une obligation, je crois que la pratique est totalement acceptable. Le port du voile est permis mais n’est pas obligatoire selon les décrets des Saintes Écritures ; le rendre obligatoire, c’est imposer un fardeau inutile sur une femme qui ne juge pas cela nécessaire. À moins qu’elle ne se mette à prophétiser comme au temps de l’Église primitive, et là, on pourrait envisager de réviser la garde-robe !

Olivier Joseph Imbernon

2 thoughts on “Le Port du Voile ? Permis ou Obligatoire ?”

  1. Dans les Eglises Pentecotistes les femmes prient, certaines prophétisent… et bien souvent elles ont jeté le voile aux orties !
    C’est dans l’air du temps avec les jupes trop courtes, pantalons taille basse
    décolletés plongeants et jeans moulants pour tous !
    Le culte de la nouvelle Alliance et la vie qui va avec, se passe dans le Saint des Saints avec une sainte crainte de Dieu, sur le parvis ou à l’extérieur ?
    Que Dieu vous bénisse

  2. Vous dites que 1.Tim.2.11-12 ne permet pas aux femmes d’occuper des postes de pasteures et d’anciennes, je le pense aussi. mais s’il en est de même concernant le poste de diaconesse, comment expliquez vous Rom.16.1 « Je vous recommande Phoebé, notre sœur, qui est diaconesse de l’Eglise de Cenchrées ? » Manifestement il ne faut pas mettre sur le même plan le service diaconal féminin.

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