Prédication

Exode 33. L’alliance avec Moïse, Israël, et l’accomplissement en Christ.

Titre : L’alliance avec Moïse, Israël, et l’accomplissement en Christ

Introduction :

Frères et sœurs, aujourd’hui, nous plongerons dans le récit d’Exode 33 et 34 pour découvrir comment Dieu fait l’alliance. Nous verrons comment Dieu, malgré les infidélités humaines, restaure et renouvelle ses promesses. Nous examinerons les différences entre l’alliance faite avec Israël, puis avec Moïse, et finalement son accomplissement parfait en Jésus-Christ. En chemin, nous explorerons comment cela s’inscrit dans le grand schéma de la rédemption, en commençant par une comparaison frappante entre Adam et Ève et le peuple d’Israël.

Lisons les Saintes-Ecritures, en Exode 33.

1- L’alliance directe avec Israël et la chute

Commençons par ce que Dieu fait d’abord avec Israël.

Tout comme Dieu a créé Adam et Ève, les a placés dans le jardin d’Éden et leur a donné des instructions claires, Dieu a appelé Israël au mont Sinaï, leur a donné les Dix Commandements, et a fait alliance avec eux.

En Exode 19:5-6, Dieu dit : « Maintenant, si vous écoutez bien ma voix et gardez mon alliance, vous serez mon trésor parmi tous les peuples, car toute la terre m’appartient. »

Tout comme Adam et Ève ont été appelés à être obéissants, Israël a reçu cette même vocation d’être un peuple saint, mis à part pour Dieu.

Adam et Ève, malgré leur position privilégiée, ont désobéi à Dieu. Leur désobéissance les a conduits à la honte, à la séparation, et à l’expulsion du jardin d’Éden (Genèse 3:6-7). En un instant, la beauté et la pureté de la relation avec Dieu ont été brisées.

De même, après avoir entendu la voix de Dieu et accepté son alliance, Israël est tombé dans la désobéissance.

En l’absence de Moïse pendant 40 jours, ils ont construit un veau d’or, un acte d’idolâtrie qui brise l’alliance (Exode 32:1-6).

Ce moment reflète le péché d’Adam et Ève, car le peuple d’Israël a choisi sa propre voie, s’éloignant du Dieu qui les avait libérés de l’esclavage en Égypte.

Le parallèle est frappant : Adam et Ève, après leur désobéissance, sont chassés du Jardin d’Éden, symbolisant leur expulsion de la présence immédiate de Dieu (Genèse 3:23-24). Ils ne peuvent plus accéder à cet espace sacré où Dieu marchait avec eux. Leur péché a provoqué une séparation nette, un éloignement de la sainteté divine.

De l’autre côté, Israël, après l’épisode du veau d’or (Exode 32), voit la présence de Dieu se retirer hors du camp. Nous voyons cela au v7.

Saisissez la continuité et la nuance !

Ici ce n’est pas le peuple qui est directement expulsé, mais Dieu lui-même qui choisit de s’éloigner d’eux. C’est un message encore plus saisissant : le camp est devenu tellement impur que Dieu, dans sa sainteté, ne peut plus y demeurer. Si Il demeure, ils vont mourir.

Son éloignement est une protection.

Ce contraste révèle que le problème est le même : la désobéissance rompt la communion avec Dieu. Mais la manière dont cela se manifeste est différente. Dans le cas d’Adam et Ève, l’homme est éloigné. Dans le cas d’Israël, c’est Dieu qui s’éloigne.

De plus, la honte va les suivre. Ils vont perdre les ornements. V4 à 5

Les ornements étaient des signes de la gloire et de l’honneur que Dieu avait accordés à Israël. Ils symbolisaient la bénédiction et la beauté que Dieu avait données à son peuple en tant qu’épouse. Lorsqu’ils se dépouillent de leurs ornements, c’est une reconnaissance que, par leur péché (le veau d’or), ils ont perdu cette gloire divine.

Aux v5-6, Dieu ordonne à Israël de se dépouiller de leurs ornements. Ce geste symbolise le retrait de leur splendeur extérieure, reflétant la rupture spirituelle avec Dieu.

Les ornements qu’ils avaient reçus en pillant les Égyptiens (Exode 12:36) sont maintenant enlevés à cause de leur péché. Ils avaient utilisé ces mêmes ornements pour fabriquer l’idole du veau d’or.

Il y a ici une mise en garde claire pour nous, le fait de prendre les richesses et les bénédictions du monde (symbolisées ici par les ornements égyptiens) tout en adoptant ses croyances ou philosophies païennes.

Israël a non seulement pris les biens matériels de l’Égypte, mais aussi sa philosophie idolâtre, ce qui a conduit à la création du veau d’or.

Ainsi, les ornements qu’ils avaient reçus pour leur gloire deviennent une source de honte lorsqu’ils les utilisent mal.

Vous avez le droit d’aimer la « musique », les « artistes » du monde, les belles choses, la bonne cuisine, le cinéma, la philosophie etc, mais il faut que vous saisissiez l’essence de ce que vous aimez, pour en extraire sa substance païenne. Être alerte et non naïf.

Lorsqu’Israël se dépouille de ses ornements, c’est une marque de repentance, d’humiliation, ils reconnaissent leur péché, ils montrent extérieurement, ce qu’il doit se passer intérieurement.

Effectivement Romains 3:23-24 le déclare :

« Car il n’y a pas de distinction : tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; 24et ils sont gratuitement justifiés par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est dans le Christ-Jésus. »

Dans les deux cas en Gen, comme en Exode, l’Eternel ne les abandonne pas totalement. Il laisse à Adam et Ève un espoir de rédemption (Genèse 3:15), et pour Israël, il suscite un médiateur, Moïse, pour rétablir la relation. Dieu reste fidèle, même face à notre infidélité.

2- L’alliance renouvelée à travers Moïse

Après la rupture de l’alliance par Israël, Dieu se tourne vers Moïse pour établir une nouvelle étape. Il ne fait plus directement l’alliance avec le peuple mais passe par un médiateur, une figure intermédiaire, pour rétablir la relation.

La médiation de Moïse : En Exode 33:12-17, Moïse intercède pour le peuple. Il ne se contente pas de demander la présence de Dieu pour lui-même, mais aussi pour tout Israël. Il dit : « Si ta présence ne vient pas avec nous, ne nous fais pas monter d’ici » (Exode 33:15).

Cela rappelle comment Adam aurait dû intercéder pour Ève après la chute, mais Moïse accomplit ce rôle, se plaçant entre Dieu et Israël. Moïse dégage en plus de son aspect prêtre, quelque chose d’un prophète.

Il entre comme Abraham avec Lot en discussion avec Dieu, Moïse fait parti de son conseil.

Dieu établit l’alliance avec Moïse : En Exode 34:1-10, Dieu renouvelle l’alliance, mais cette fois avec Moïse. Il ne parle pas directement à Israël comme lors de la première fois, mais à Moïse, le médiateur.

Les tables de la loi sont réécrites, l’alliance est réaffirmée, et à travers Moïse, Israël est restauré. Moïse devient ainsi un type, une image de ce qui doit venir, un précurseur de Jésus-Christ.

En Exode 34:6-7, nous voyons la déclaration de Dieu : « L’Éternel, l’Éternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en vérité, qui conserve son amour jusqu’à mille générations… » Dieu se révèle non seulement comme un Dieu de justice, mais surtout comme un Dieu de miséricorde.

À ce stade, nous voyons que Moïse est un reflet imparfait d’un médiateur qui viendra plus tard, un médiateur qui incarnera parfaitement l’alliance de Dieu avec son peuple.

Mais comprenez que l’architecture de ne pas passer directement par le peuple, car il a un coup raide, mais par un intermédiaire, était déjà là.

Article 16 de la Rochelle :

« Nous croyons que, par cette seule oblation (offrance/sacrifice) que Jésus-Christ a faite, nous avons été réconciliés à Dieu, pour être tenus et réputés justes devant lui ; car nous ne pouvons être agréables à Dieu ni avoir accès auprès de lui que par ce seul Médiateur, et par l’entremise de ce Médiateur, en sorte qu’il n’y a point de créature, ni dans le ciel ni sur la terre, qui puisse nous procurer cette grâce que Jésus-Christ nous donne. »

3- L’accomplissement parfait de l’alliance en Jésus-Christ.

La venue de Jésus est la pleine réalisation de ce que Moïse n’était qu’un reflet. Là où Moïse a agi comme un médiateur temporaire, Jésus est le médiateur éternel d’une nouvelle et meilleure alliance.

Hébreux 8:6 nous dit : « Mais maintenant, Christ a obtenu un ministère d’autant plus supérieur qu’il est le médiateur d’une alliance meilleure, qui a été établie sur de meilleures promesses. »

Jésus est non seulement le médiateur, mais il est aussi l’accomplissement de l’alliance.

Il y a une glorification, pas une stagnation !

Il n’apporte pas simplement les lois sur des tablettes de pierre, mais il écrit la loi de Dieu dans nos cœurs (Jérémie 31:33, repris dans Hébreux 8:10).

En tant que médiateur parfait, il n’a pas seulement plaidé pour nous ; il a payé de sa propre vie.

Là où Moïse intercédait pour qu’Israël ne soit pas détruit, Jésus intercède encore aujourd’hui pour nous, nous couvrant de sa justice.

Moïse, en tant que médiateur, restait un homme pécheur, limité par sa propre faiblesse. Même lui n’a pas pu entrer dans la Terre Promise à cause de sa désobéissance (Nombres 20:12).

En revanche, Jésus, en tant que médiateur parfait, n’a jamais péché.

Contrairement à Moïse, qui a dû offrir des sacrifices pour les péchés du peuple, Jésus est lui-même le sacrifice parfait. Il est l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde (Jean 1:29).

Moïse ne pouvait que temporairement apaiser la colère de Dieu, mais Jésus l’a apaisée pour l’éternité.

L’accès direct à Dieu, qui avait été perdu par Adam et Ève, qui avait été limité sous l’alliance mosaïque, a été pleinement rétabli en Jésus-Christ à la Croix.

Regardez ça :

En Exode 33:12-16, nous voyons Moïse plaider avec Dieu, demandant sa présence : « Si tu ne marches pas toi-même (avec nous), ne nous fais pas monter d’ici » (Exode 33:15). Moïse savait que sans la présence de Dieu, le peuple n’était rien. Il ne voulait pas avancer sans l’assurance de la faveur de Dieu.

C’est la même assurance que Jésus nous donne, mais de manière plus parfaite. Comprenez ça ! Ayez de l’assurance dans la présence de l’Esprit Saint dans votre vie !

 Moïse cherchait la présence de Dieu pour Israël, Jésus, en tant qu’Emmanuel, est littéralement « Dieu avec nous » (Matthieu 1:23).

Jésus dit : « Quand sera venu le Consolateur que je vous enverrai de la part du Père, l’Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi. »

De plus, en Exode 33:17-23, Moïse demande à voir la gloire de Dieu, mais il ne reçoit qu’un aperçu partiel : « Tu ne pourras pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre. » Dieu permet à Moïse de voir seulement son dos. Cela révèle la limitation de Moïse en tant que médiateur. Mais avec Jésus, cette limitation est levée. En Christ, « nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père, pleine de grâce et de vérité » (Jean 1:14). Là où Moïse ne pouvait voir que partiellement, Jésus nous révèle pleinement la gloire de Dieu.

Enfin, un rocher offre un refuge à Moïse. Dieu le cache dans le « creux du rocher » (Exode 33:22) pour le protéger de la plénitude de sa gloire. Cela symbolise comment Dieu nous protège de sa sainteté par sa grâce en Jésus-Christ, qui est le rocher.

Pour saisir une fois pour toute cela :

Imaginez que vous êtes dans une situation financière désespérée, avec une dette si colossale que vous ne pourrez jamais la rembourser.

Chaque jour, les créanciers viennent frapper à votre porte, et la pression ne cesse de croître.

Un ami bienveillant arrive et vous dit : « Je vais vous aider. » Il réussit à repousser les créanciers pour un temps, à négocier des délais, mais il ne peut pas effacer la dette.

C’est ce que Moïse a fait pour Israël, il a plaidé et obtenu un sursis.

Mais Jésus, lui, arrive et dit : « Je prends toute la dette sur moi. » Non seulement il la paie entièrement, mais il dépose sur votre compte une somme infinie de ressources, une grâce inépuisable.

Voilà la différence entre Moïse et Christ : là où l’un apaise temporairement, l’autre efface et restaure complètement.

Nous avons maintenant accès à Dieu, non par nos mérites, mais par la grâce de Christ.

Conclusion :

L’histoire d’Israël, de Moïse, et de l’alliance nous rappelle que l’homme est constamment enclin à l’éloignement de Dieu, à la rupture de ses promesses. Mais Dieu, dans sa miséricorde, a toujours un plan de restauration. Il l’a fait avec Moïse, il l’a accompli en Jésus-Christ.

Chers frères et sœurs, nous ne sommes pas appelés à vivre sous une alliance brisée. Nous vivons dans une nouvelle alliance, une alliance de grâce, où Jésus nous invite à venir à lui, à être unis à lui, et à marcher dans une relation restaurée avec notre Dieu. Approchons-nous de Dieu avec confiance, non pas à cause de notre justice, mais à cause de celle de Jésus-Christ.

Appel final :

Comme Moïse a intercédé pour Israël, comme Christ intercède pour nous, aujourd’hui, acceptons de marcher dans cette nouvelle alliance. Que chacun de nous puisse dire : « Oui, Seigneur, je suis uni à toi par Jésus-Christ. » C’est seulement en Christ que nous trouvons l’accomplissement de toutes les promesses, la réconciliation parfaite, et l’espérance d’une vie éternelle avec Dieu.

Prière de clôture :

« Père céleste, merci pour l’œuvre accomplie par Jésus-Christ, le médiateur parfait de la nouvelle alliance. Nous te remercions parce que tu n’abandonnes jamais ton peuple, même lorsque nous faillons. Donne-nous la grâce de vivre pleinement dans cette alliance, de marcher selon tes voies, et d’être unis à Christ chaque jour. En son nom, nous prions. Amen. »

Olivier Joseph Imbernon

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