Prédication

Prédication : Exode 27.1-8, Rencontre au pied de la Croix.

Rencontre au pied de la Croix.

EXODE 27:1-8

Imaginez-vous chercher franchir un mur infranchissable qui sépare deux mondes.

De votre côté, la réalité de la vie quotidienne, de l’autre, le domaine de Dieu.

Comment surmonter cette marche immense ?

Dans le placement des éléments dans le tabernacle, Dieu offre un indice puissant dès le seuil : un grand autel fumant et imposant.

Sa localisation démontre une importance très spéciale.

L’autel est situé stratégiquement à l’entrée dans la cour pour nous dire : je demande toute votre attention, savez-vous ce qu’il se passe en ce lieu ?

Lorsque les Israélites se dirigeaient vers le tabernacle, avec le désir de se rapprocher de Dieu, la première chose qu’ils voyaient dans leur parcours était l’autel – un tableau vivant du sacrifice, de la rédemption et de la purification.

Là, le feu consumait le sacrifice, symbolisant l’immense prix du péché mais aussi le désir de Dieu d’ouvrir une communion entre le ciel et la terre.

Dans ce lieu, chaque détail avait son importance, chaque élément enseignait une vérité.

L’autel n’était ainsi pas juste un morceau de mobilier religieux, c’était le cœur battant du tabernacle, là où le péché était traité de manière radicale et sérieuse.

L’autel placé dans le parvis, nous rappelle que, tout comme les Israélites ne pouvaient approcher Dieu sans passer par l’autel de sacrifice, nous aussi, nous avons un rendez-vous divin au pied de la Croix.

Comment pouvons-nous rencontrer Dieu face à face ?

La réponse réside dans le sacrifice expiatoire représenté par cet autel qui pointe une réalisation plus grande et complète, en Christ, sur la croix.

Aujourd’hui nous allons voir 3 choses, 1) le résumé d’Exode 27.1-8, le rôle de l’autel et 3) l’autel de la Croix, le lieu de rencontre.  

Levons-nous pour lire les Saintes-Ecritures :

1- Résumé d’Exode 27.1-8 :

6 petites choses ici pour résumer notre passage :

1- L’autel était d’une longueur et d’une largeur de 5 coudées chacune, ce qui équivaut à environ 7,5 pieds (2,25 mètres). L’autel était en forme carrée. Sa hauteur était de 3 coudées, environ 4,5 pieds (1,35 mètres). Ce qui veut dire qu’il était imposant, on ne pouvait pas passer à côté.

2- Les cornes situées aux quatre coins de l’autel étaient également recouvertes de bronze et intégrées à la structure. On y reviendra plus tard sur l’utilité de ces cornes avec un exemple biblique.

3- Tous les ustensiles nécessaires, tels que les récipients pour les cendres, pelles, calices, fourchettes et brasiers, étaient tous en bronze. Ce n’est pas un hasard également, notez-le.

4- Une grille de bronze était attachée sous le rebord de l’autel avec des anneaux de bronze. Pensez à un énorme barbecue pour mettre des pièces de taureaux.  

5- Le texte parle également de barres en bois d’acacia recouvertes de bronze servant à porter l’autel. Elles étaient insérées dans des anneaux sur les côtés de l’autel.

6- Enfin, l’autel était construit de manière creuse, selon le modèle montré à Moïse, ce qui le rendait plus léger et donc plus facile à transporter. N’oublions pas, nous sommes dans un palais mobile.

Passons au rôle de l’autel.

2- Le rôle de l’autel :

Imaginez-vous transportés des siècles en arrière, au cœur du désert, sous un soleil brûlant, la communauté rassemblée dans un moment de dévotion profonde.

C’est l’heure de l’offrande du soir, vous vous dirigez ensemble vers le Tabernacle. Là, au loin, une colonne de fumée monte vers le ciel—signe que les sacrifices ont commencé. Approchant, vous voyez devant vous un imposant autel de bronze, large de deux mètres et haut de près d’un mètre cinquante. Ce n’est pas juste une structure ; c’est un seuil, un lieu de passage, nul ne peut le contourner. Il est devant vous..

Sous vos yeux, le feu sacré consume les offrandes, le sol autour de l’autel est taché du sang des sacrifices. Des carcasses d’animaux se consument dans les flammes.

Ce spectacle n’est ni agréable ni léger, c’est la porte entre le ciel et la terre.

Ici, en ce lieu sacré, on ne traite pas des affaires mondaines—on s’adresse à Dieu. Et Dieu s’occupe du péché.

L’autel agit comme une barrière qui marque la limite de l’approche humaine face au sacré, mais il sert aussi de pont, souhaitant la rédemption.

Ce que nous voyons, ce que nous sentons ici, c’est la réalité tangible de la purification des péchés, accomplie sous le regard de Dieu.

C’est ici que l’humanité rencontre le divin, que le profane touche au sacré, que le ciel et la terre se rencontrent en une action qui se voudra transformatrice.

Nous sommes devant le « fourneau de Dieu », comme l’appelle Poythress.

Le feu dans son autel consume l’animal et le mange, puis la fumée monte et Dieu en est satisfait. La colère de Dieu s’apaise.

C’est la même chose qui se passe dans la communion. Nous mangeons le pain et buvons le vin de Jésus-Christ, le mémoire du sacrifice, Dieu voit cela et Il en est satisfait.

Les 4 cornes servaient à attacher en autre les animaux.

De plus, l’autel était un lieu où le sang des sacrifices était aspergé, indiquant une purification et une sanctification directes sur l’autel.

Dans des situations critiques, des individus pouvaient se saisir des cornes de l’autel pour chercher refuge ou clémence.

On observe également cela dans les films ou série au Moyen Âge dans les église.

Dans le film les « Visiteurs », Godfroy entre dans l’Eglise pour trouver l’asile, la protection. Il arrive avec son cheval dans l’église, et il dit : Asile, j’implore droit d’asile !

Selon la loi mosaïque, l’autel était un lieu de refuge pour ceux qui avaient involontairement commis un crime.

En saisissant les cornes de l’autel, celui-ci pouvait réclamer la protection de Dieu, se plaçant sous sa juridiction directe et sollicitant sa miséricorde, plutôt que de faire face à la vengeance immédiate.

Nous avons un exemple de cela dans les Saintes-Ecritures, dans 1 Rois, la réaction de Joab. Joab craignant pour sa vie après le couronnement de Salomon, saisit les cornes de l’autel. Il cherche ainsi refuge et miséricorde, espérant que le sanctuaire de Dieu lui accorde protection et jugement équitable.

Regardons ça :

La nouvelle en parvint à Joab. Or Joab s’était rallié à Adoniya, sans toutefois s’être rallié à Absalom ; et Joab s’enfuit en direction de la tente de l’Éternel et saisit les cornes de l’autel. 29On rapporta au roi Salomon que Joab s’était enfui en direction de la tente de l’Éternel et qu’il était à côté de l’autel. Alors Salomon envoya Benayahou, fils de Yehoyada, en lui disant : Va, frappe-le. 30Benayahou arriva à la tente de l’Éternel et dit à Joab : Ainsi parle le roi : Sors ! Mais il répondit : Non ! 1 Roi 2.28.

Pourquoi je parle de cela ? Car ça explique que l’autel était déjà perçu comme un lieu d’expiation pour les péchés par le sacrifice, mais était également perçu comme un lieu de miséricorde de Dieu !

Enfin, dernier point pour cette partie. Le choix du bronze a du sens !

C’est non seulement des matériaux résistants, adapté à son usage extérieur et exposé, contrairement aux meubles du tabernacle recouverts d’or, utilisés à l’intérieur. Mais le bronze est aussi associé dans la Bible à la force et à l’endurance.

Comprenez les 3 étages, la cours est faite de bronze représentant la terre. Le lieu Saint est la deuxième salle, et le lieu très Saint la 3ème.

Bronze pour représenter la terre, l’or pour représenter le ciel.

L’autel se trouvait dans la cour, démontrant une connectivité avec le monde terrestre, soulignant le lien entre le ciel et la terre.

Pensez à la série Stargate SG1 pour ceux qui connaissent. Il y avait comme des portails pour passer d’un monde à un autre.

3- La Croix, autel parfait de Dieu.

Dans la tente du Tabernacle, l’autel se tient à l’entrée, exigeant l’attention de tous ceux qui cherchent à s’approcher de Dieu.

Il rappelle le sacrifice, le coût du péché, et la purification nécessaire pour entrer en communion avec le Divin, le passage entre le ciel et la terre.

Cet autel de l’Ancien Testament préfigure un autre autel, bien plus significatif et final : l’autel de la Croix.

Comme l’autel dans le désert, la Croix est le point central de la foi chrétienne.

Positionnée au seuil de la nouvelle alliance, elle capture l’essence même de l’entrée dans la présence de Dieu.

À l’époque des Israélites, le peuple devait passer par l’autel des sacrifices pour adresser ses prières et obtenir la miséricorde de Dieu.

De même, la Croix se présente comme l’unique voie par laquelle nous pouvons nous approcher de Dieu aujourd’hui.

Chaque sacrifice sur l’autel réclamait un renouvellement fréquent, soir et matin, tous les jours, jamais suffisant pour effacer totalement le péché.

En contraste, la Croix représente le sacrifice ultime, suffisant pour toujours.

Tout comme l’autel de l’Ancien Testament était placé stratégiquement à l’entrée du Tabernacle, la Croix doit être le premier élément que nous rencontrons en entrant dans une église, dans nos vies. Si elle n’y est jamais nommée ? Nous devrions nous en repentir très sérieusement, s’interroger.

L’autel d’Exode 27 cherchait à résoudre un problème que la Croix a résolu totalement. Le problème du péché.

Frères et sœurs, en ce moment même, nous sommes invités à un rendez-vous divin au pied de la Croix. Ce n’est pas un simple symbole de notre foi, mais le lieu de passage entre le ciel et la terre, où l’humanité rencontre Dieu, où nos péchés sont lavés par le sacrifice ultime de notre Seigneur Jésus-Christ.

L’apôtre Paul nous dit dans 1 Corinthiens 1:18, « Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. » Devant la Croix, nos vies sont transformées. Devant la Croix, nous trouvons la grâce et la miséricorde à l’autel.

En Colossiens 1:20, Paul explique, « Il a plu à Dieu de réconcilier par lui tout ce qui est sur terre et dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix. » Devant la Croix, nous trouvons la paix pour nos âmes troublées.

Mais combien de fois passons-nous devant sans vraiment voir ?

Combien de fois oublions-nous son pouvoir et sa promesse ?

Je vous invite, cette semaine, à prendre un moment pour réfléchir à la Croix, à l’autel.

Que signifie-t-elle pour vous ?

Laissez-la vous rappeler que ce n’est pas votre passé, vos erreurs, ni vos échecs qui définissent qui vous êtes, mais le fait que vous êtes aimés, pardonnés, et renouvelés par le Christ.

Par ce sermon, nous voyons mieux la continuité entre l’autel de l’Ancien Testament et la Croix du Nouveau Testament. La Croix va bien au-delà dans l’expiation. Elle ne symbolise pas seulement le sacrifice, mais pointe aussi la victoire sur le péché, la mort et le diable.

Elle est à la fois un lieu de sacrifice et un lieu de triomphe, où la justice de Dieu et sa miséricorde se rencontrent de manière parfaite.

Chaque fois que nous entrons dans un lieu de culte et que nos yeux rencontrent la Croix, nous devrions ressentir la même invitation solennelle que celle que percevaient les Israélites devant l’autel : une invitation à la rencontre, à la réflexion et à la transformation.

Prenons un temps de silence, je terminerai par la prière.

Seigneur, nous te remercions pour la Croix, l’autel sur lequel notre Rédempteur a offert le sacrifice final pour nos péchés.

Aide-nous à garder nos yeux fixés sur elle, à comprendre son immense signification et à vivre chaque jour dans la victoire qu’elle nous offre.

Que nos églises, nos cœurs et nos vies reflètent la centralité de la Croix, ton autel éternel où tu as établi un rendez-vous incontournable pour chacun de nous.

Amen.

Joseph Imbernon

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